Radiologie : le retour de Duplessis Imprimer
Lettre du lecteur
Mardi, 06 Mars 2007
 
        Pendant que les ténors libéraux et leurs timides représentants locaux annonçaient que le futur Centre de radiologie serait finalement aménagé à Laval, plutôt qu'à Saint-Jérôme, j'étais déjà engagé malgré moi dans cette cynique aventure qui consiste en des allers-retours incessants entre Saint-Colomban et Montréal. Un verdict de cancer était tombé sur ma conjointe qui a dû subir deux interventions chirurgicales en moins de 15 jours.
 
    Au moment d'écrire cette lettre, je m'apprête à quitter la maison pour accompagner ma conjointe à des séances de radiothérapie qui, théoriquement, devraient durer deux semaines (chanceux : il y en a pour qui c'est beaucoup plus long que cela), le tout à un hôpital de Montréal.
 
Cette expérience des « voyages », et évidemment celle qui se renouvelle à compter d'aujourd'hui, rend encore plus odieuse à mes yeux l'infâme décision du gouvernement libéral qui a attendu le déclenchement des élections pour faire cadeau aux Lavallois d'un centre de radiologie réclamé depuis si longtemps par les citoyens, et même par les professionnels et décideurs de la santé des Laurentides, s'il faut en croire la Trara qui n'a rien d'un organisme politique. 
Ainsi, le tandem Charest-Couillard a-t-il choisi de punir ses petits enfants de la région Laurentides pour sa fidélité envers le Parti Québécois. Ça vous apprendra à voter du bon bord … comme à Laval ! Nous voici ramenés aux belles années de Duplessis : il est vrai que monsieur Charest est un bleu qui s’accommode mal du rouge… Quant aux aspirants libéraux locaux, notamment Whissell et Bélisle, visiblement mal à l’aise devant cette décision du « cheuf », ils ont formulé des explications dont la faiblesse misérable était inversement proportionnelle à leur fierté injustifiée lors de l’inauguration du train de banlieue quand on sait pertinemment que ce sont Lucie Papineau et Marc Gascon qui ont fait tout le travail dans ce dossier.
 
    Je plains toutes ces gens (dont nous sommes, ma conjointe et moi), de Mont-Laurier à Sainte-Thérèse, qui devront se payer encore et pour longtemps les bouchons routiers de Laval, après un trajet toujours trop long quand on est malade. Se taper aussi la préparation des lunchs la veille pour éviter les factures de repas au resto, l’essence et le stationnement. Et la fatigue qui n’a rien pour favoriser la santé. Le malade que je suis, déclaré invalide par la Régie des rentes, sert de béquille à sa conjointe encore plus malade et tous deux devons assumer une réalité qui aurait pu devenir tout autre.
 
    Des milliers de signatures (et un support non dissimulé des professionnels d’ici) n’auront pas eu raison des ambitions électoralistes de ce gouvernement triomphaliste devant des sondages qui les favorisent et qui laissent entendre que les bonbons électoraux sont, malheureusement encore rentables. Je voudrais bien ne pas en faire une question politique, mais C’EST politique. Et les Libéraux en ont fait une affaire électoraliste.
 
    Libéraux et Québécois ont toujours été d’accord sur un constat : la région Laurentides est la plus pauvre et la plus démunie aussi en termes de soins de santé. On a raté une bonne occasion de faire passer l’intérêt des êtres humains avant celui de ceux qui aspirent à nous représenter. Le mépris n’aura qu’un temps…
 
 
Michel Gingras
Saint-Colomban
 
Le 5 mars 2007
 
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