L'achat local, une tradition pour Métro Chèvrefils Imprimer
Économie
Lundi, 03 Septembre 2007
Métro Chevrefils de Mont-Tremblant décroche
la palme Épicier de Bronze
Maîtres épiciers depuis 70 ans, la renommée des épiceries Chèvrefils n'est plus à construire. Pendant des décennies, elles ont représenté le lieu du raffinement des Laurentides en matière d'alimentation. Récipiendaire de la palme Épicier de Bronze, la famille Chèvrefils continue à respecter les ingrédients de ses nombreux succès : la fraîcheur grâce à l'achat local et la recherche de produits exclusifs et originaux.
Le Marché chèvrefils offre les tomates des Serres Maryvon à l'Ascension
Devanture du magasin Métro Chevrefils de Mont-Tremblant  (Photo Michel Chartrand)
 
Pas étonnant alors de trouver dès l’entrée du Métro Chèvrefils de Mont-Tremblant, un présentoir des fromages québécois les plus réputés dont le célèbre fromage Curé Labelle fabriqué par la Fromagerie Le P’tit Train du Nord de Mont-Laurier. En parcourant les allées, les consommateurs y découvrent une panoplie de produits des Laurentides et de toutes les régions du Québec. Le choix est vaste et amplement suffisant pour composer un menu savoureux. Par exemple, en entrée, des tomates cerises de la ferme Maryvon de l’Ascension, aromatisées d’une vinaigrette aux bleuets produite à l’île d’Orléans, suivi des pâtes fraîches Pastadèle cuisinées à Sainte-Adèle, sans oublier les légumes d’accompagnement et les fruits de saison pour le dessert, en provenance de producteurs locaux. « Nous avons établi une fidélité avec nos producteurs. Ça fait des années que nous les connaissons. Nous aimons leur fournir une place de qualité », explique Lise Monette, gérante du Métro Chèvrefils Mont-Tremblant depuis quatre ans.
 
L’achat local, une tradition
 
    Faut dire que l’achat local, c’est une tradition qui s’est établie avec la création de l’entreprise. Dès 1936, à l’ouverture d’une salaison sur le Plateau Mont-Royal, en face du parc Laurier, les fondateurs Émery et son épouse Lucienne Chèvrefils créent des liens avec des éleveurs de la région de Montréal pour s’assurer de la qualité et de la fraîcheur des viandes vendues à la boucherie.
 
    Au décès d’Émery en 1971, ses deux fils Gilles et Jacques rêvent d’ouvrir une seconde épicerie et de l’installer dans le village de Sainte-Adèle. Le projet prend forme en 1979. La clientèle touristique, dite de fin de semaine et de vacances, est exigeante sur la qualité et la fraîcheur. La meilleure garantie d’approvisionnement devient ainsi l’achat local. Les Chèvrefils établissent des partenariats avec des producteurs maraîchers et de petits fruits des basses et des hautes Laurentides, sans oublier qu’ils ont accès à de la crème et du lait frais fournis par la Laiterie des Trois Vallées de Mont-Laurier. À la fin des années 1980, alors que les frères Chèvrefils planifient une expansion et l’achat d’une épicerie à Saint-Sauveur, des membres de la troisième génération se joignent à l’entreprise, dont Guy Chevrefils qui avait suivi son grand-père, son père et son oncle depuis qu’il savait marcher !! Les affaires roulent bien. En 1994, la famille achète et reconstruit un supermarché à Sainte-Agathe-des-Monts et en 2003, un quatrième dans le village de Saint-Jovite, maintenant fusionné à Mont-Tremblant. « Nous avons toujours su nous entourer de gens compétents. Nous prenons les décisions en consultant tous nos collaborateurs, sans oublier les producteurs locaux. Nous privilégions très clairement une communication directe et franche. Et cette gestion ouverte permet à l’ensemble de notre organisation de partager la même vision », explique Guy Chèvrefils. Aujourd’hui, l’entreprise compte cinq magasins d’alimentation dont quatre dans les Laurentides.
Patrice Paquette, VP de la Table de concertation agroalimentaire des Laurentides
Lise Monette, Gérante Métro Chevrefils de Mont-Tremblant
Linda Mayer, Développement économique Canada (photo Sébastien Rivest)
 
Des collaborateurs créatifs
 
    C’est donc la connaissance de la capacité de la production locale à fournir des produits de qualité et la fidélité dans ses relations d’affaires qui ont permis au Métro Chèvrefils de Mont-Tremblant de décrocher la palme l’Épicier de Bronze de l’INDICE CIBLE-Chaire Bombardier de l’Université de Sherbrooke, décernée par la Table de concertation agroalimentaire des Laurentides à la suite d’une étude comparant les efforts de mise en valeur des produits régionaux dans les Laurentides. L’étude s’est intéressée spécifiquement aux épiceries associées à Sobey’s, Métro et Provigo-Loblaws-Maxi.
 
Présentoir de fromages avec un zoom sur le fromage Curé Labelle de la Fromagerie le P’tit Train du Nord de Mont-Laurier disponibles chez Métro Chevrefils
   
L’entreprise dirigée par la famille Chèvrefils s’est méritée cette distinction après s’être classée parmi les trois meilleurs des 57 magasins d’alimentation étudiés et après avoir accumulé des points dans cinq catégories, tous portant sur les produits régionaux, soit l’étendue de l’offre, la qualité de l’aménagement, la publicité sur le lieu de vente, la publicité de masse et les politiques du magasin. Les données ont été recueillies par la méthode d’observation en magasin et à la suite d’une entrevue avec un membre de la direction par des chercheurs de la Chaire Bombardier de la gestion de la marque, créée en 2004 et dédiée à la diffusion de la connaissance dans le domaine. Le développement de l’INDICE a été effectué en collaboration avec le Conseil de l’industrie bioalimentaire de l’Estrie (CIBLE), en partenariat avec la direction régionale du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation de l’Estrie.
 
Producteurs collaborateurs
 
    À Mont-Tremblant la clientèle est surtout touristique et elle recherche des produits « tendances » et locaux, d’autant plus que pour nombre d’Ontariens et d’Américains, les produits du terroir du Québec sont synonymes de raffinement et d’originalité. Ils aiment être étonnés et ils n’hésitent pas à modifier leurs habitudes alimentaires. « Notre clientèle recherche la qualité et elle est curieuse de goûter. Nous faisons donc plusieurs dégustations de produits locaux. Lorsqu’ils connaissent un produit et qu’ils l’apprécient, ils l’adoptent pour longtemps », poursuit Lise Monette. Et il n’est pas rare qu’elle retransmette les commentaires de la clientèle aux producteurs. Souvent, cela crée un effet d’entraînement : ils améliorent l’emballage, raffinent la transformation. Ils accélèrent le temps de livraison et doublent les commandes. « La collaboration est totale », apprécie Mme Monette.
 
    Le Métro Chèvrefils de Mont-Tremblant ne fait pas de promotion spécifique des produits des Laurentides. Par contre, les produits saisonniers sont faciles à trouver et souvent offerts côte-à-côte avec les produits de masse importés. « C’est certain que nous privilégions la liberté d’achat et dans nos circulaires d’alimentation, nous ne faisons pas de promotion spécifique, sauf une à deux fois par année. Par contre, j’encourage les producteurs à se mettre bien en valeur. Une identification claire d’un produit local est toujours appréciée », dit Mme Monette.
Elle ajoute qu’à chaque fois qu’un client lui parle d’un nouveau produit régional, elle s’empresse de retracer le producteur pour lui offrir une place d’essai en magasin.
 
Améliorer la visibilité régionale
 
    « Métro est déjà passablement ouvert aux producteurs locaux, et nous laisse une certaine marge de manœuvre dans nos ententes d’achat. Nous travaillons beaucoup afin que nos producteurs locaux soient sur la liste des fournisseurs de l’entreprise. Mais c’est certain qu’il y a encore place à amélioration », croit Mme Monette. Elle souhaite que la Table de concertation agroalimentaire des Laurentides et le gouvernement du Québec offrent des présentoirs spécifiques et des cartons d’identification des produits locaux. « La demande grimperait en flèche. Il faudrait alors gérer les problèmes d’approvisionnement », complète-t-elle, sourire aux lèvres.
 
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