La MRC de Mirabel est venue dire, le 30 septembre dernier, par l’entremise de son représentant, le préfet M. Hubert Meilleur, son désaccord sur le projet de Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) présenté par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

En effet, le préfet de la MRC, également maire de Mirabel, est venu préciser en quoi la vision de la MRC divergeait de celle de la CMM quant au développement et à l’aménagement de la grande région de Montréal. À titre d’exemple, la MRC considère l’approche préconisée par la CMM de passive et beaucoup trop centrée sur la densification et le transport en commun, « ce qui ne contribue aucunement à dynamiser la communauté ». On déplore aussi que la CMM ne porte pas un regard de développeur, d’entrepreneur quant à l’avenir de la grande région métropolitaine.  Dans son mémoire, la MRC de Mirabel fait également remarquer que la Couronne nord occupe le premier rang au sein de la CMM en matière de croissance démographique ainsi qu’au chapitre de la présence des familles, contribuant ainsi à l’essor de la CMM.

Au chapitre de l’agriculture, elle souligne que depuis la grande révision agricole (1987-1992), seulement 22 hectares sur les quelque 42 300 situés en territoire agricole ont été exclus de la zone agricole mirabelloise, et ce, contrairement à Montréal à qui on a exclu 50 hectares sur 2 047 disponibles.

M. Meilleur en rajoute : « Comment peut-on accepter que toutes les régions et MRC du Québec aient pu réussir, elles, contrairement aux villes membres de la CMM, à exclure au cours des dernières années plus de superficie du territoire agricole alors qu’elles pouvaient déjà compter sur des superficies de grande importance situées en dehors de la zone agricole ? ».

Dans un autre ordre d’idées, la MRC de Mirabel ne comprend pas les propos du maire de Montréal qui clame haut et fort que les banlieusards sont la source de tous les problèmes que vit Montréal sur le plan de la circulation routière et de la pollution. Selon la MRC, bien au contraire, l’agrandissement des périmètres urbains incluant les zones industrielles et résidentielles favoriserait la création d’emplois en banlieue, dans les zones industrielles, et enrayerait de la sorte une partie des problèmes que causent au maire de Montréal les travailleurs provenant de la banlieue.

Enfin, dans son mémoire, la MRC formule des demandes bien précises comme, par exemple, le parachèvement du réseau routier (autoroute 13, autoroute 50…); des espaces industriels en nombre suffisant; une banque de terrains résidentiels suffisamment grande empêchant toute spéculation compromettant l’accès à la propriété pour les jeunes familles; l’établissement d’un véritable partenariat entre la CMM et les 82 municipalités qui la composent dans le but d’assurer la viabilité et le développement durable de celles-ci; le soutien des pôles aéroportuaire et aérospatial de la MRC ainsi que des grandes industries aérospatiales qui s’y trouvent en tablant sur le fait que la MRC doit posséder les terrains nécessaires à l’accueil de tous les sous-traitants indispensables à la compétitivité de ses entreprises; la reconnaissance des Couronnes sud et nord comme de véritables partenaires et non pas comme des concurrentes.

« En déposant ce mémoire, que nous qualifions de constructif, nous voulons indiquer clairement en tant que fier partenaire de la CMM que nous ne pouvons accepter que notre communauté adopte un plan aussi défaitiste comme le PMAD. Plan qui appauvrira sans l’ombre d’un doute la communauté métropolitaine et qui la rendra moins attractive et moins compétitive aux yeux des investisseurs et des générations futures en leur proposant un développement malheureusement basé sur une vision à court terme. »

« Somme toute, le défi que nous lançons à la CMM c’est d’agir en visionnaire, en développeur et en créateur de richesse foncière, ce qui, selon nous, se veut le seul gage de succès », de conclure M. Meilleur.