Deux Amédeus d'or |
Opinion |
Écrit par Pierre Lauzon |
Dimanche, 21 Février 2010 |
Au moment même où les Jeux olympiques d’hiver de Vancouver battent leur plein, ce sont deux athlètes, musicaux cette fois-çi, qui nous ont rendu visite samedi dernier, le 20 février, dans le cadre de la programmation toujours étonnante des Diffusions Amal’Gamme. Deux jeunes athlètes de douze et quatorze ans, mais avec un talent fou. Monsieur Yvan Gladu, le président de nos ouvreurs d’art, les Diffusions Amal’Gamme, nous les a présentés avec raison comme des Amédeus, des bénis des dieux, à l’instar du grand Mozart. Si jeunes et faire preuve d’autant de talent, c’est renversant. Robin Pan et Alexandre Robillard, deux jeunes adolescents pianistes, ont tous les deux un avenir très prometteur devant eux. Tous deux élèves du pianiste et chef d’orchestre, Maestro Michel Brousseau, ils ont déjà un parcours spectaculaire malgré leur très jeune âge. En plus de leur talent indéniable, ce qui m’a hautement épaté, c’est de voir ces deux jeunes virtuoses nous présenter leurs œuvres, qui n’ont rien de petites œuvres enfantines, sans avoir recours à leurs partitions musicales devant eux. Alors que nous voyons régulièrement des pianistes de renommée internationale incapables de jouer leurs œuvres sans avoir leurs partitions et avec parfois un tourneur ou une tourneuse de pages pour leur faciliter l’exécution, alors que nous voyons très souvent de nos chanteurs ou chanteuses incapables de livrer leurs chansons sans avoir comme béquille des cartons ou un télésouffleur afin de ne pas se tromper, nos deux jeunes athlètes musicaux nous ont fait montre d’une très grande maîtrise de leur art en jouant pour nous sans filet. Chapeau admiratif à Robin et Alexandre! Grande leçon de travail soutenu pour nos supposés professionnels de la scène! Robin Pan n’a que quatre ans et demi quand il débute son étude du piano. Très rapidement, son très grand talent est reconnu. Les médailles, les prix, les bourses, les invitations prestigieuses, les éloges ne cessent de s’accumuler depuis ses débuts. Partout, on reconnait son large éventail de tons de couleur, sa cadence musicale et sa fidélité au style. Dans la salle de l’Église Saint-François-Xavier, à Prévost, devant un auditoire appréciable, il nous a présenté des œuvres de Bach, Mozart, Schubert, Debussy et Chopin, que des œuvres des très grands maîtres de la musique classique, certaines toutes en douceur, d’autres très dynamiques. Robin a conquis très rapidement son auditoire, tout comme il le fait régulièrement lors de ses visites dans des résidences pour personnes âgées dans sa ville, Ottawa. Tous les gens présents auraient certes accepté une soirée musicale juste avec lui. Son partenaire de scène, Alexandre Robillard, qui assumait la seconde partie de cette soirée remarquable, mériterait lui aussi que toute une soirée soit consacrée à entendre son très grand talent. Même si Alexandre a débuté plus tard ses études musicales, c’est-à-dire à l’âge de huit ans, il n’a pas tardé à se faire remarquer lui aussi à travers plusieurs médailles d’or et comme lauréat de nombreux concours musicaux. Alors que Robin envisage, semble-t-il, une carrière de pianiste, Alexandre a aussi des aspirations comme pianiste, mais il a aussi comme projet de devenir chef d’orchestre, à l’instar certes d’un de ses maîtres, Michel Brousseau. C’est pourquoi, il ajoute de plus en plus de cordes à son arc musical. En plus du piano qu’il étudie ici et ailleurs (il va chaque mois parfaire son art à New York), il a étudié le violon et a choisi l’étude du trombone dans le cadre de ses cours de musique au secondaire. La versatilité est, semble-t-il, sa ligne de conduite évidente pour quelqu’un qui aspire à devenir un très grand chef d’orchestre. Lui aussi, en ce samedi soir de février, à Prévost, ne nous a livré que des œuvres des très grands maîtres que sont Bach, Beethoven, Chopin, Debussy, Bartók. Tout comme tous ces athlètes qui tentent actuellement de performer et de gagner éventuellement une médaille d’or à Vancouver, derrière toutes ces performances, tous ces dons, il y a énormément de travail qu’il nous faut tous reconnaître. Robin et Alexandre auront beau être bénis des dieux, des Amédeus, si le travail soutenu n’est pas au rendez-vous, le talent se perd dans la nuit des temps. La différence entre eux et d’autres bénis des dieux, c’est que ces athlètes, sportifs ou musicaux, y mettent tout le travail nécessaire pour faire fructifier judicieusement le don reçu. Nous avons tous et toutes des talents, des dons, mais prenons-nous tous et toutes le temps de les faire fructifier? Un gros merci à Robin et à Alexandre de nous avoir permis de passer une excellente soirée et d’avoir pu partager leur jeune art avec nous! Retenons ces noms! L’avenir nous rappellera qu’ils étaient présents à Prévost en 2010 grâce aux Diffusions Amal’Gamme. Pour tous les gens présents, ils méritent sans aucun doute une médaille d’or, un Amédeus d’or. Pierre Lauzon
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