Communautaire
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Jeudi, 15 Février 2007 |
NosSeigneurs Turcotte et Cazabon signent l'entente
Lors d'une conférence de presse tenue hier à la cathédrale de Montréal, la ministre Line Beauchamp a signé deux premières ententes, l'une avec l'archevêque de Montréal, le cardinal Jean-Claude Turcotte, et l'autre avec l'évêque du diocèse de St-Jérôme et président de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec, Mgr Gilles Cazabon.
La ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la région de Montréal, Mme Line Beauchamp, et lAssemblée des évêques catholiques du Québec ont convenu dun modèle de protocole pour la conclusion dententes, avec chacun des diocèses du Québec, sur lutilisation déglises dont le changement dusage est envisagé par la fabrique propriétaire. Cette entente ne concerne que les biens qui sont la propriété des fabriques ou des corporations épiscopales. |
« Je suis très heureuse de l'accueil favorable des évêques lors de nos échanges et je les invite à signer ce protocole qui favorise la concertation sur le sort des églises vouées à un changement de vocation. Ce protocole tient compte de l'intérêt des Québécoises et des Québécois pour leur patrimoine et de leur volonté d'être informés et consultés, puis mis à contribution dans l'atteinte de l'objectif poursuivi, soit le maintien en usage ou, si cela s'avère impossible, le choix de la meilleure voie possible », a déclaré la ministre Line Beauchamp.
Ce protocole stipule entre autres que la ministre s'engage à favoriser activement la conclusion d'ententes entre l'évêque, les fabriques, les corporations épiscopales, les municipalités régionales et locales et d'autres partenaires au plan local, régional ou national pour la mise en place de partenariats dans le financement de la restauration et de la rénovation du bâti religieux. De plus, elle apportera son expertise et son soutien dans la réalisation de cette opération dans le cadre de programmes gouvernementaux; mentionnons, par exemple, l'aide à la restauration du patrimoine religieux, administrée pour le gouvernement du Québec par la Fondation du patrimoine religieux du Québec et le Fonds du patrimoine culturel québécois.
Un an avant de fermer une église au culte, la corporation épiscopale ou la fabrique, avec l'autorisation de l'évêque, fera connaître sa décision à la population du territoire correspondant à la paroisse concernée. La population disposera d'une année civile pour faire une proposition de nouvel usage. La fabrique ou la corporation épiscopale propriétaire sera libre d'accepter ou non le nouvel usage ou la vente. Toutefois, si l'une ou l'autre demeure propriétaire et qu'une mixité de fonctions est envisagée, le nouvel usage sera soumis à l'approbation de la fabrique ainsi qu'à celle de l'évêque et de ses conseils afin de préserver la compatibilité de la nouvelle vocation avec le rôle initial du bâtiment.
Mgr Gilles Cazabon s'est dit heureux du climat de collaboration qui a présidé à l'élaboration de cette entente-cadre. " Celle-ci, a-t-il déclaré, tire profit de l'expérience de quelques diocèses qui avaient déjà signé des ententes équivalentes. Elle a l'avantage de faire connaître à l'avance à toute la population les étapes qui pourront conduire à la vente ou au changement d'usage d'une église. Nous espérons qu'elle favorise l'intérêt de tous pour la conservation du patrimoine religieux dans la fidélité à l'histoire culturelle et religieuse du Québec. "
" Je me réjouis de l'entente qui favorisera une plus grande utilisation des biens patrimoniaux par les gens du milieu. L'implication du gouvernement du Québec ainsi que celle des municipalités permettront, je l'espère, de trouver des solutions originales pour conserver notre patrimoine ", a déclaré le cardinal Jean-Claude Turcotte.
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Patrimoine religieux -
Allocution de Mgr Gilles Cazabon,
président de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec
Comité de législation et d'administration de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec
15 février 2007
Madame la ministre,
Monsieur le cardinal,
Distingués invités,
Vous serez sûrement d'accord avec moi : on ne peut se représenter le territoire du Québec sans les multiples clochers qui marquent son paysage. Ils expriment la foi de nos ancêtres qui ont eu la fierté d'élever des églises dont la beauté rapprochait de Dieu et donnait à chacun et à chacune le sens de sa dignité. Depuis les débuts, les paroissiens ont contribué par leurs dons généreux à entretenir ces édifices et à leur permettre de remplir la vocation cultuelle et communautaire qui est la leur. Les responsables de l'Église se sentent aujourd'hui redevables à toutes ces générations qui les ont précédés et estiment qu'il leur revient en tout premier lieu de prendre le relais pour maintenir ce patrimoine.
L'évolution de la société, cependant, rend la tâche de plus en plus difficile. Les mouvements de population vers les villes et à l'intérieur de celles-ci, la diminution de la pratique religieuse et la baisse correspondante des entrées de fonds sont autant de facteurs qui rendent de plus en plus lourd le maintien de tous ces édifices. Ils demeurent cependant chers à la majorité des citoyens en raison de leurs qualités artistiques et du rôle structurant qu'ils jouent dans les villages et les quartiers des villes. Il est heureux ici de voir l'ensemble de la population et le gouvernement du Québec désireux de jouer un rôle complémentaire et d'apporter leur contribution au maintien et à la meilleure utilisation possible de ce patrimoine religieux.
C'est dans cette perspective qu'a été progressivement élaborée l'entente-cadre dont nous soulignons ce matin la réalisation et qui s'est faite dans un climat de collaboration dont je suis particulièrement heureux. Cette entente tire profit du travail accompli jusqu'ici par la Fondation du Patrimoine religieux du Québec. Elle bénéficie des réflexions de la Commission parlementaire du Patrimoine. Elle tire aussi profit de l'expérience de quelques diocèses qui avaient déjà signé avec le gouvernement des ententes équivalentes. Alors que jusqu'ici les paroissiens étaient consultés, cette entente a l'avantage de faire connaître à l'avance à toute la population les étapes qui pourront conduire au changement d'usage ou à la vente d'une église.
Nous espérons de tout coeur que cette entente entre le ministère de la Culture et des Communications et les diocèses du Québec favorisera l'intérêt de tous pour la conservation de notre patrimoine religieux dans la fidélité à l'histoire culturelle du Québec et à la foi de ceux qui l'ont bâti.
+ Gilles Cazabon, o.m.i.
Évêque de Saint-Jérôme
Président de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec
Le 15 février 2007 | |