Une décision dévastatrice pour les Laurentides

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Un propos de la T.R.A.R.A.
Consciente des problèmes rencontrés par les personnes atteintes de cancer devant se faire traiter à l'extérieur de la région des Laurentides, la Table de réflexion et d'action des retraités et d'aînés (Trara) n'a pas de mots assez  forts pour exprimer sa profonde déception à l'annonce de la décision du ministre de la santé et des services sociaux, monsieur Philippe Couillard, à l'effet  d'implanter un centre de radiothérapie à Laval.
Comment  expliquer que l'on décide d'un  nouveau centre de traitement  à Laval plutôt que dans les Laurentides?
 
La population de Laval est moins nombreuse que celle des Laurentides, (moins 100 000 environ)  elle occupe un territoire dont l’étendue  n’a pas de commune mesure avec celui des Laurentides, et elle se trouve à environ 20 minutes d’un service de radiothérapie de Montréal.
 
Le ministre de la santé a manqué une belle occasion de montrer sa réelle volonté de rapprocher les soins de la population.
 
Cette décision nous apparaît tout aussi illogique  qu’irrationnelle.
 
Le 14 janvier 2003,  la Table de réflexion et d’action de retraités et d’aînés (T.R.A.R.A.)  s’est résolument  engagée dans la poursuite d’un travail  de recherche sur  la situation  que vivent les  personnes qui   doivent  faire  de longues distances   dans des conditions  stressantes  et coûteuses  pour recevoir les traitements essentiels à leur survie. 
 
Dès  la fin des années 90,  le  Ministère de la santé de l’époque avait  reconnu la nécessité et l’urgence du besoin d’implantation d’un centre de radiothérapie qui desservirait la population de la couronne  Nord de  Montréal.  L’absence de ressources dans la région nous est  apparue d’autant plus troublante  par le fait que  la région des Laurentides avait   le plus haut taux de croissance de cancer  au Québec et  le taux de  mortalité par le cancer était plus important dans cette région que dans le reste de la province. (Portrait de santé et de bien-être de la population de la région des Laurentides, Régie régionale de la santé et des services sociaux des Laurentides juin 99, p 39) 
 
Avec le support des établissements  de santé de la région,  des personnes politiques   et gouvernementales ainsi que des médias,  la Trara  a   réalisé un travail de sensibilisation et de mobilisation auprès des élus  municipaux  et régionaux  des Laurentides  et  auprès  de la population en générale. Des citoyens de partout,   de Laval à  Mont-Laurier    ont  participé avec enthousiasme à la cueillette d’au- delà de 50 000  signatures pour exprimer leur  désir de voir s’implanter  un  centre de radiothérapie à Saint-Jérôme.
 
Selon les données du  ministère des transports, l’autoroute 15 a le plus grand achalandage  de la province; l’heure de pointe vers le sud  commence vers 6 heures;  les bouchons de circulation vers  Laval et  Montréal  débutent  à  Mirabel. Ce qui ne facilite en rien l’accessibilité aux soins et amène des personnes à renoncer à se faire traiter.  Pour toutes celles qui s’y rendent que ce soit à Montréal ou à Laval elles contribuent à l’augmentation  du taux de pollution dans l’air ce qui contrevient à l’ensemble des politiques gouvernementales  énoncées…Pour une fois, il aurait pu y avoir cohérence entre les objectifs et les actions de deux ministères.
 
Nous  attendions  une décision logique et rationnelle.  Nous sommes plutôt devant une décision  dévastatrice pour la population des Laurentides.
Pourquoi avoir pris une telle décision?  
 
Nous ne comprenons pas.
 
Thérèse Racine , porte-parole de la TRARA