Réseau des femmes interpelle les candidatEs

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Les femmes du Québec et des Laurentides travaillent depuis des années à des changements positifs pour améliorer les rapports entre les femmes et les hommes.
À l'occasion des élections provinciales 2007, on veut connaître leurs intentions en ce qui concerne des dossiers d'actualité liés aux conditions de vie des femmes.
 
Plusieurs transformations initiées par les groupes de femmes et soutenues par l’ensemble des hommes font de notre société actuelle une des plus avancée en matière d’égalité. Malheureusement, un certain discours circule qui tend à affirmer que les femmes prennent désormais toute la place, dans les universités et ailleurs. Et pourtant… ce sont encore les hommes qui se retrouvent en écrasante majorité (et souvent seuls) à la tête des gouvernements, des partis politiques, des entreprises privées, des médias, des institutions religieuses… (Francis Dupuis-Déry, Le Devoir, 15 janvier 2007) »
 
Les femmes et leurs préoccupations restent les grandes oubliées du débat des chefs. Le 13 mars dernier, les québécoises n’ont pas été interpellées, le débat s’est déroulé  uniquement entre hommes. Les enjeux qui concernent les québécoises sont encore mis au second plan. Pour ne nommer que celles là, des inégalités qui persistent :
•          La violence vécue par les femmes; violence conjugale, agressions à caractère sexuel, discrimination systémique. Ces violences perdurent en plus d’un manque de financement récurrent pour répondre aux besoins existants des adolescentes et des femmes de notre région.
•          La pauvreté…les femmes des Laurentides gagnent 63,6%  du revenu moyen d'emploi masculin, c’est-à-dire 22 677$ en comparaison avec les hommes qui gagnent 35 656$. Dans notre région, les femmes occupent plus de postes à temps partiel et ont davantage de difficultés à concilier travail et famille. De plus elles se retrouvent en majorité (76%) à la tête de famille monoparentale et assurent la plupart des tâches reliées aux soins des proches.
 
La santé, un régime public et universel???
L’accès à la santé est un enjeu majeur de la campagne électorale.  Actuellement, les femmes des Laurentides  subissent la dégradation de ces services en raison de leur morcellement, du manque de ressources criant dans la région. Trouver un médecin de famille est devenu un tour de force pour les femmes et leur famille. Cette situation est tout à fait contraire au principe de prévention et de soutien à la santé et au bien-être des femmes.  Comment les candidats pensent-ils rétablir la situation régionale et assurer un meilleur financement du système de santé dans les Laurentides? Ce sous financement se répercute directement sur les organismes communautaires qui travaillent auprès des femmes notamment les Centres de femmes et les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence. Prenons l’exemple du CALACS-Laurentides qui doit composer avec une liste d’attente de plus d’un an pour les femmes victimes d’agressions sexuelles. Cet organisme a du fermer sa liste d’attente en septembre 2006 à cause du manque chronique de ressources. Il est inacceptable que les organismes soient si peu financés. En effet, les femmes sont les premières à subir les impacts du mauvais état du réseau de la santé car elles en sont les principales utilisatrices et y travaillent en majorité. De plus, les déterminants à la santé tels que la pauvreté,  le stress, la qualité de l’environnement, la violence, sont encore trop peu considérés lorsque l’on juge de l’état de santé d’une population.
 
Trop peu de femmes dans les lieux de pouvoir
 
En 2007, les femmes des Laurentides sont au nombre de 254 969 et constituent 50% de la population  et pourtant elles sont politiquement sous-représentées. Et ce, même au sein des partis (PLQ 35% de candidates, PQ 33%, ADQ 20%…seul Québec Solidaire présente 52% de femmes)
 
Les femmes des Laurentides participent activement au développement de leur communauté, il serait normal de les retrouver de façon paritaire dans les différents lieux de pouvoir. Il ne peut y avoir de considération des enjeux qui touchent les femmes si elles sont absentes des tribunes politiques et médiatiques. L’exercice de la démocratie doit être fait en tenant compte des différentes composantes de la société pour en représenter la diversité de point de vue. En ce sens, un scrutin proportionnel et des mesures favorisant la participation des femmes semblent maintenant incontournables.
 
En conclusion
 
La route vers l’égalité est bien entamée, avec des obstacles qui se posent régulièrement et des reculs possibles des conditions de vie des femmes. Pour la suite des choses, il reste beaucoup à faire afin qu’une réelle égalité soit constatée dans les faits. Le Réseau des femmes des Laurentides demande aux candidats et candidates de se prononcer sur les multiples enjeux qui concernent les femmes des Laurentides.
 
•          Quel moyens allez-vous prendre pour atteindre la parité femmes et hommes dans les partis politique et au gouvernement?
•          De quelle façon allez-vous assurer la reconnaissance des groupes de femmes, la poursuite et le développement de leur mission?
•          Comment allez-vous faire pour rendre plus accessible les soins de santé et services sociaux pour les femmes de la région?
•          Comment votre parti compte-t-il assurer l’application et le respect des programmes d’accès à l’égalité?
 
Le Réseau des femmes des Laurentides