St-Eustache: L'eau pour la vie :

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Adoption d'un nouveau règlement
pour éviter le gaspillage de l'eau potable.
L'eau est essentielle à toute vie. Comme il n'en existe aucun substitut, on ne peut pas demeurer indifférent à son gaspillage. C'est dans cet esprit que la Ville de Saint-Eustache adoptait, en 2006, sa première Politique de l'eau, dans le but de protéger cette ressource inestimable.
 
    Dans la foulée de la mise en application de cette politique, la Ville de Saint-Eustache adopte à présent un nouveau règlement qui en restreint sévèrement l’usage.
 
« Nous sommes extrêmement fiers de ce nouveau règlement, qui définit des normes très strictes entourant l’usage de l’eau potable. Nous croyons que le fruit est mûr pour l’application de certaines règles, les mentalités ayant beaucoup évolué face à la nécessité d’adopter des comportements plus responsables afin de protéger l’environnement.  Je suis donc convaincu que ce règlement sera bien reçu de la population », de déclarer le président du Comité de l’environnement et du développement durable, le conseiller Daniel Goyer.  
 
    En vertu de ce nouveau règlement, il est désormais interdit de gaspiller l’eau du réseau d’aqueduc en la laissant couler inutilement.« Notre démarche est sérieuse et vise à décourager les utilisations irresponsables de l’eau. Quiconque contrevient à quelque disposition du présent règlement commet une infraction et est passible d’une amende allant de 150 $ à 2 000 $ », précise M. Goyer. Ainsi, arroser son asphalte, son trottoir ou son patio à même l’eau courante, ou utiliser l’eau pour faire fondre de la neige ou de la glace, sont désormais des comportements prohibés. De même, il ne sera plus permis d’utiliser plus d’un boyau d’arrosage par immeuble et plus d’un arrosoir mécanique par boyau.  Le lavage des automobiles, lui, est limité à une fois semaine, à l’expresse condition que le boyau d’arrosage soit muni d’un pistolet ou d’un pulvérisateur à fermeture automatique. Bien que le règlement interdise l’arrosage de l’asphalte, certains cas d’exception sont prévus, qui nécessiteront toutefois que le citoyen obtienne au préalable une autorisation spéciale du Service des eaux de la Ville, par exemple, lors de la pose d’un recouvrement d’asphalte ou d’un scellant, activités qui requièrent un arrosage après application, ou lors de l’installation d’une nouvelle pelouse.
 
Arrosage des pelouses et jardins
Les citoyens seront tenus de respecter soigneusement les horaires d’arrosage des pelouses. Il sera cependant permis en tout temps d’arroser les potagers, jardins, fleurs, arbres et arbustes avec un boyau d’arrosage, pourvu que celui-ci soit muni d’un pistolet ou d’un pulvérisateur. « Au Québec, notre consommation en eau potable double durant l’été. L’arrosage constitue la plus grande dépense en eau potable à l’extérieur de la maison. Un boyau d’arrosage débite 1000 litres d’eau à l’heure, soit l’équivalent du volume d’une cabine téléphonique. Il n’est nullement nécessaire d’arroser la pelouse plus d’une fois  par semaine pour renforcer les racines du gazon. On évitera aussi la sécheresse en tondant le gazon aux deux semaines et en le maintenant à environ 8 cm de hauteur. Un gazon plus long consomme moins d’eau », d’expliquer M. Goyer. Celui-ci précise par ailleurs que les aménagements paysagers se faisant de plus en plus sophistiqués ces dernières années, on observe un engouement marqué pour les fontaines décoratives, les bassins d’eau et les cascades. « Le règlement encadre également ces éléments décoratifs, qui devront posséder un mécanisme réemployant toujours la même eau », dit-il.
 
Remplissage des piscines
La Ville autorise le remplissage des piscines, pataugeoires et des bassins d’eau dans la période comprise entre le 1er mai et le 30 octobre de chaque année, en autant que l’opération soit effectuée sous surveillance, pour éviter tout débordement ou consommation excessive. Le propriétaire est tenu alors de veiller à ce que le boyau utilisé ne soit pas immergé dans la piscine ou le bassin d’eau, à moins d’être muni d’une vanne anti-retour. «  Une façon toute simple d’éviter des remplissages trop fréquents consiste à installer une toile solaire sur la piscine.  Celle-ci peut réduire jusqu’à 90 % de l’évaporation de l’eau », mentionne Daniel Goyer.
 
Utilisation intérieure de l’eau
En ce qui a trait à l’utilisation de l’eau à l’intérieur d’une résidence, les propriétaires sont tenus de maintenir en bon ordre toute la tuyauterie, robinetterie et appareils de distribution d’eau. « Il suffit de penser qu’une petite fuite peut gaspiller jusqu’à 680 litres d’eau par jour pour comprendre l’utilité de cette disposition du règlement», indique M.Goyer. Le règlement prévoit par ailleurs que  toute nouvelle toilette installée dans un immeuble doit être d’un faible débit, inférieur à 13 litres. « Plusieurs trucs pratiques et peu coûteux permettent d’économiser l’eau de façon appréciable, comme équiper les robinets, les douches et les salles de bain de dispositifs à débit réduit. Fermer le robinet lors du brossage de dents ou du rasage, peut également permettre d’économiser plus de 19 litres d’eau par jour », poursuit le conseiller.  
 
Usages commerciaux et industriels
Le règlement encadre également sévèrement les usages commerciaux et industriels de l’eau. Ainsi, il est notamment interdit à une industrie ou à un commerce d’installer tout nouveau système de climatisation ou de réfrigération qui utilise l’eau du réseau d’aqueduc municipal, à moins de faire la preuve qu’il n’existe sur le marché commercial aucun appareil pouvant remplir la fonction sans utilisation d’eau ou que l’installation d’un système sans eau s’avère impossible dans le bâtiment concerné. Une autorisation spéciale pourrait alors être accordée au demandeur, sous certaines conditions strictement énoncées dans le règlement.
 
Un dépliant sur les nouveaux usages distribué dans tous les foyers
Le conseiller annonce par ailleurs qu’un dépliant décrivant les nouveaux usages de l’eau sera encarté dans le prochain Courrier des hirondelles, pour être distribué à tous les foyers eustachois. « Clair, concis et bien présenté, il résume bien les principales dispositions du règlement et contient plusieurs conseils pratiques qui seront certainement très utiles. Cependant, toute personne qui souhaite consulter le règlement dans son intégralité peut le faire par le biais du site Internet de la Ville », précise le président du Comité de l’environnement et du développement durable.
 
« S’il est vrai que l’eau est abondante sur notre territoire, son traitement, son assainissement et son acheminement, sont extrêmement onéreux pour une municipalité », de dire pour sa part le maire de Saint-Eustache, M. Claude Carignan, en précisant que la Ville a investit quelque 18,3 M $ depuis 2002 pour agrandir et mettre aux normes sa Station de production d’eau potable. « Cet investissement nous permet de répondre à la demande et de fournir une eau potable répondant aux plus hauts standards de qualité. Cependant, les coûts de production de l’eau potable, associés aux changements climatiques et à la rareté de la ressource dans le monde sont autant de raisons pour cesser de considérer l’eau comme une richesse acquise, inépuisable et gratuite.  Agissons de façon responsable dès maintenant.  C’est toute la collectivité qui en bénéficiera », d’ajouter le maire.
 
Prendre conscience que l’eau est un patrimoine collectif, c’est un pas dans la bonne direction. Changer nos comportements dès maintenant pour la préserver est aussi déterminant pour l’avenir. Voilà le défi que lance l’administration municipale aux Eustachois. « C’est une question de vie, maintenant et pour les générations futures », de conclure messieurs Goyer et Carignan.