St-Eustache: Interdire les pesticides

Envoyer Imprimer
Un nouveau règlement interdisant
l'emploi de pesticides entre en vigueur à Saint-Eustache.
 
Dans la foulée de la mise en application, en avril 2003, du Code de gestion sur les pesticides du gouvernement du Québec, un tout nouveau règlement interdisant l'emploi de pesticides vient d'entrer en vigueur à Saint-Eustache, qui s'applique à l'ensemble du territoire eustachois, à l'exclusion de la zone agricole, des terrains de golf et des centres horticoles. Pour aider les citoyens à entreprendre cet important virage vert, la Ville de Saint-Eustache met de nouveau à leur disposition les services d'une éco-conseillère de même qu'une ligne verte, le 450 974-4000, les deux services ayant rencontré beaucoup de succès lors de leur mise en application en 2006. 
 
    Par définition, les pesticides sont utilisés pour prévenir, détruire, éloigner ou contrôler les populations d’insectes, de mauvaises herbes, de champignons, de rongeurs ou de toutes autres formes de vie considérées nuisibles par l’humain. Il est cependant prouvé que les pesticides sont aussi toxiques pour des organismes non visés, dont les animaux domestiques et les humains. On soupçonne même plusieurs d’entre eux d’être cancérigènes ou de provoquer un dérèglement des systèmes reproducteur, endocrinien, immunitaire ou nerveux.
 
    « Ces constats alarmants commandent d’agir rapidement. En adoptant ce nouveau règlement sur les pesticides, nous nous engageons donc à diminuer drastiquement la présence de ces produits aux effets hautement dommageables pour la santé publique et pour l’environnement. Il est donc dorénavant totalement interdit à tout citoyen de Saint-Eustache d’y avoir recours pour l’entretien de sa pelouse et de son terrain », d’annoncer le président du Comité de l’environnement et du développement durable, le conseiller Daniel Goyer.
 
    La Ville entend aussi encadrer sévèrement les opérations commerciales se rattachant à l’entretien des pelouses. Ainsi, tout entrepreneur en gestion de pelouses ou en lutte antiparasitaire (extermination) oeuvrant sur le territoire de la Ville de Saint-Eustache doit être obligatoirement inscrit au registre des entreprises de la Ville de Saint-Eustache.  Le règlement établit en outre des règles strictes en cas d’infestation sévère du terrain, provoquée par la présence en grand nombre d’insectes nuisibles. Un citoyen pourra donc confier à une firme spécialisée le mandat de traiter l’infestation à l’aide de pesticides. Il ne pourra cependant pas le faire avant d’avoir obtenu au préalable un permis de la Ville autorisant le traitement.
 
Avant d’émettre tout permis en ce sens, la Ville de Saint-Eustache fera d’abord expertiser la situation par une firme spécialisée, spécialement mandatée. Ce n’est qu’une fois la présence d’infestation confirmée par cette firme que la Ville émettra un permis autorisant le traitement à l’aide de pesticides. En aucun cas, il ne sera permis au citoyen de procéder lui-même au traitement de son terrain à l’aide de pesticides nocifs.
 
Les produits prohibés et ceux autorisés
    En vertu des nouvelles dispositions, les pesticides de synthèse toxiques, tels que Le Sévin, le GrubOut, le Bug-B-Gone ,le malathion, le Mérit, le Killex, le Roundup et le Wipe Out, sont dorénavant totalement prohibés. Le règlement autorise toutefois l’épandage de pesticides de source naturelle, pour lesquels l’obtention d’un permis n’est pas nécessaire. Parmi ceux-ci, notons la terre diatomée (Insectigone), le borax contre les fourmis, les produits tels que le savon insecticide, le Bacillus thuringiensis (Btk) contre les chenilles, les nématodes contre les vers blancs, de même que d’autres produits tels que le soufre, l’huile de dormance et le gluten de maïs.
 
D’autre part, les produits d’entretien des piscines, algicides et chlore, ne sont pas considérés comme des pesticides nocifs et sont par conséquent autorisés.  
 
Des outils pratiques à la disposition des citoyens
    Pour sa part, le maire de Saint-Eustache, M. Claude Carignan, est d’avis que la plupart des Eustachois sont conscients de l’urgence d’agir et qu’ils sont prêts à prendre le virage écologique sur leurs terrains. Pour ce faire, il leur faut cependant pouvoir compter sur des solutions alternatives concrètes et sur les bons outils. « Notre souci est de leur offrir tout le soutien nécessaire afin que le virage « sans pesticides » se fasse le plus harmonieusement et le plus efficacement possible », mentionne le maire.
 
    « C’est ainsi que nous mettons à leur disposition plusieurs outils pratiques, dont les services professionnels d’une éco-conseillère, une ligne téléphonique dédiée, l’organisation de conférences sur les méthodes alternatives d’entretien des pelouses, de même qu’un tout nouveau dépliant, qui résume les dispositions du règlement et les nouvelles méthodes à employer», ajoute-t-il. Précisons que le dépliant d’information sur les pesticides sera distribué à l’ensemble des citoyens, par le biais de l’édition estivale du Courrier des hirondelles.
 
Éco-conseillère et ligne verte
    Pour le citoyen, la question se pose : Comment réussir à avoir une belle pelouse verte et dense sans recourir aux pesticides?  Pour  épauler la population dans cette approche encore nouvelle, la Ville de Saint-Eustache met de nouveau à la disposition des citoyens les services d’une éco-conseillère, qui proposera des solutions concrètes et les bons outils pour obtenir une pelouse saine et résistante. Tout au long de la saison, l’éco-conseillère sillonnera les rues de Saint-Eustache à bord d’une petite voiture clairement identifiée, afin de sensibiliser la population à la nécessité d’adopter des pratiques écologiques.
 
Une ligne verte, le 450 974-4000,  permettra par ailleurs aux citoyens d’obtenir des conseils pratiques de cette spécialiste.
 
« Nous invitons les Eustachoises et Eustachois à entreprendre avec nous le virage écologique qui s’impose et à se prévaloir des outils que nous mettons à leur disposition. Collectivement, nous pouvons faire en sorte de limiter au maximum la contamination de nos jardins, de nos parcs, de nos cours d’eau et de l’air que nous respirons. Nous pourrons ainsi léguer aux générations futures une ville saine, sans pesticides, où il fait bon courir sur l’herbe et profiter de la vie »,  de conclure messieurs Goyer et Carignan.