Journée nationale d'action
pour la reconnaissance de leur métier

Des « virées jaunes » ont lieu ce matin devant plusieurs bureaux de député où les syndiqué-es déposent leurs revendications visant à faire reconnaître, une fois pour toutes, leur métier.

Recevant un salaire annuel moyen de moins de 17 000 dollars, les conducteurs et les conductrices d¹autobus scolaires réclament une augmentation du budget consacré au transport écolier de 15 millions de dollars par année, en plus d¹un ajustement basé sur l¹indice des prix à la consommation et l¹instauration du principe d¹enveloppes budgétaires fermées, dédiées exclusivement au transport écolier.
Ils revendiquent également le report des contrats de gré à gré, entre les transporteurs et les commissions scolaires, pour empêcher une diminution des conditions de travail qui peuvent résulter d¹un processus d¹appel d¹offres public.
De plus, le personnel oeuvrant dans le transport scolaire souhaite que Québec adopte une politique nationale de discipline et de sécurité dans leur secteur, afin de rehausser, d¹uniformiser les règles d¹intervention dans toutes les régions et, ainsi, améliorer la qualité de vie à bord des véhicules.
En conférence de presse, hier (dimanche) à Montréal, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a insisté sur l¹urgence d¹augmenter le budget consacré au transport des élèves, alors que plusieurs conventions collectives se renégocieront cette année. « Nos membres manifestent aujourd¹hui leur exaspération devant le peu de considération dont ils font l¹objet, malgré l¹importance de leur travail, a-t-elle exprimé.
Plus de 60 % des élèves du primaire et du secondaire montent à bord des autobus, chaque jour, enlevant un poids considérable aux parents, qui reçoivent l¹assurance que leurs enfants arrivent à l¹école en sécurité. « Nous invitons les députés de l¹Assemblée nationale à considérer l¹importance de financer adéquatement le secteur du transport scolaire pour permettre aux quelque 8 000 personnes qui oeuvrent dans ce secteur d¹améliorer leurs chances de gagner convenablement leur vie. »
En raison d¹un salaire annuel très bas et des conditions de travail déficientes, causant précarité et insécurité, les transporteurs ne savent jamais s¹ils disposeront du personnel suffisant pour effectuer les circuits routiers, par exemple lors d¹absence pour cause de maladie. « Le transport écolier souffre d¹un problème de pénurie de personnel et la main-d¹oeuvre, ne se renouvelle pas, constate Ginette Guérin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESPCSN). Les jeunes ne sont pas attirés dans ce secteur lorsqu¹ils voient que les conducteurs peinent à joindre les deux bouts et n¹ont aucune garantie de conserver leur emploi,étant à la merci d¹un système d¹appel d¹offres qui joue contre l¹amélioration de leurs conditions de travail. »
La CSN plaide donc pour le report des ententes de gré à gré pour éviter que les conditions de travail ne se dégradent davantage. « Avec le renouvellement des contrats, les parents sont assurés de garder un personnel compétent, expérimenté, qui bénéficie d¹une plus grande stabilité d¹emploi »,de poursuivre Ginette Guérin.
Par ailleurs, la présidente de la CSN invite le gouvernement libéral à revenir à la situation qui prévalait avant 1997, alors que les budgets consacrés au transport scolaire étaient versés dans des enveloppes distinctes de celles octroyées aux commissions scolaires. « Depuis 10 ans, des commissions scolaires pigent allègrement dans les budgets qui devraient pourtant être consacrés au transport des élèves, dénonce Claudette Carbonneau. Ce faisant, elles participent à la dégradation des conditions de travail des conductrices et des conducteurs. Nous croyons que les commissions scolaires devraient pallier d¹une autre façon leur propre sous-financement. » Avec la formule d¹enveloppes fermées, la CSN estime que le transport scolaire bénéficierait en totalité de toutes les sommes qui lui sont consacrées.
Par ailleurs, les paramètres d¹organisation et les règles d¹intervention à bord des autobus scolaires doivent être revus dans leur ensemble. Si, dans certaines régions du Québec, des commissions scolaires ont adopté des règles adéquates pour régir la discipline et s¹assurer d¹une meilleure sécurité, d¹autres commissions scolaires laissent aux transporteurs et aux conducteurs toute la responsabilité à cet égard.
C¹est pourquoi la CSN revendique la formation d¹un comité de travail composé de tous les intervenants du secteur pour en discuter et élaborer une politique nationale de discipline et de sécurité dans le transport scolaire.
La CSN représente plus de la moitié des 4 000 conductrices et conducteurs d¹autobus scolaire syndiqués, avec ses 2 000 membres partout au Québec.