Voyant qu'ils demeurent toujours les parents pauvres du secteur de l'éducation, les conductrices et les conducteurs d¹autobus scolaires, membres de la CSN, ont manifesté lundi matin partout au Québec.
Des « virées jaunes » ont eu lieu devant plusieurs bureaux de député où les syndiqués déposent leurs revendications visant à faire reconnaître, une fois pour toutes, leur métier. À Blainville, plus de 30 autobus scolaires se sont rendus au bureau du député de la circonscription, M. Pierre Gingras.
Avec un salaire annuel moyen de moins de 17 000 dollars, les conducteurs et les conductrices d¹autobus scolaires réclament une augmentation du budget consacré au transport écolier, de 15 millions de dollars par année, en plus dun ajustement basé sur lindice des prix à la consommation et linstauration du principe denveloppes budgétaires fermées, dédiées exclusivement au transport écolier.
De g, à d.:
Yves Richer
, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Transcobec, le député de Blainville,
Pierre Gingras
, Louise Jetté, présidente du Conseil central des
Laurentides et Julie
Lachapelle, vice-présidente Conseil central des Laurentides. Ces personnes ont remis les revendications nationales des chauffeurs du transport scolaire dont ceux de la région des Laurentides, ce qui représente au total quelque 250 chauffeurs pour notre région.
lls revendiquent également le report des contrats de gré à gré, entre les transporteurs et les commissions scolaires, pour empêcher une diminution des conditions de travail qui peuvent résulter dun processus dappel doffres public. De plus, le personnel uvrant dans le transport scolaire souhaite que Québec adopte une politique nationale de discipline et de sécurité dans leur secteur, afin de rehausser, d¹uniformiser les règles d¹intervention dans toutes les régions et, ainsi, améliorer la qualité de vie à bord des véhicules.
Plus de 60 % des élèves du primaire et du secondaire montent à bord des autobus, chaque jour, enlevant un poids considérable aux parents, qui reçoivent l¹assurance que leurs enfants arrivent à lécole en sécurité.
En raison dun salaire annuel très bas et des conditions de travail déficientes, causant précarité et insécurité, les transporteurs ne savent jamais sils disposeront du personnel suffisant pour effectuer les circuits routiers, par exemple lors dabsence pour cause de maladie. « Le transport écolier souffre dun problème de pénurie de personnel et la main-doeuvre, ne se renouvelle pas » constate Ginette Guérin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESPCSN).
La CSN plaide donc pour le report des ententes de gré à gré pour éviter que les conditions de travail ne se dégradent davantage. « Avec le renouvellement des contrats, les parents sont assurés de garder un personnel compétent, expérimenté, qui bénéficie dune plus grande stabilité demploi » de poursuivre madame Guérin.
Par ailleurs, les paramètres d¹organisation et les règles d¹intervention à bord des autobus scolaires doivent être revus dans leur ensemble. Si, dans certaines régions du Québec, des commissions scolaires ont adopté des règles adéquates pour régir la discipline et s¹assurer dune meilleure sécurité, dautres commissions scolaires laissent aux transporteurs et aux conducteurs toute la responsabilité à cet égard.
Cest pourquoi la CSN revendique la formation dun comité de travail composé de tous les intervenants du secteur pour en discuter et élaborer une politique nationale de discipline et de sécurité dans le transport scolaire.
La CSN représente plus de la moitié des 4 000 conductrices et conducteurs dautobus scolaire syndiqués, avec ses 2 000 membres partout au Québec.