Bloc Québécois: le surplus

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 Alors que les conservateurs préconisent le tout-à-la-dette
 
Le bloc québécois fait des propositions concrètes
 pour l'utilisation des 11,6 milliards $ de surplus

 
« Le Bloc Québécois s'oppose à la politique du tout-à-la-dette préconisée par les conservateurs pour les 11,6 milliards $ de surplus prévus en 2007-2008. Au Québec, des milliers de personnes âgées et des travailleurs ont été privés du minimum financier nécessaire pour assurer leur dignité, et des pans entiers de l'économie, particulièrement l'industrie manufacturière et le secteur forestier, sont fragilisés », a déclaré aujourd'hui le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe.
 
« Il est temps d’agir, et c’est pourquoi le Bloc Québécois met de l’avant cinq propositions responsables pour répondre à des besoins immédiats des Québécoises et des Québécois, tant sur les plans individuel que collectif », a poursuivi le chef du Bloc Québécois, accompagné en conférence de presse du porte-parole du Bloc Québécois en matière de Finances, Paul Crête, ainsi que du porte-parole des Aînés, Raymond Gravel.
 
Pour les aînés : 3,1 milliards $
Le député de Repentigny, Raymond Gravel, souligne qu’il en coûterait 3,1 milliards $ pour créer une fiducie permettant à Ottawa de rembourser la pleine rétroactivité des montants dont les aînés ont été floués en raison de la mauvaise gestion du programme de Supplément du revenu garanti (SRG).
 
« En reniant sa parole, Stephen Harper a agi de la pire des façons au détriment des gens les plus vulnérables de notre société. Dans l’opposition, les conservateurs avaient promis de rembourser la pleine rétroactivité aux personnes âgées. Maintenant, il les laisse tomber. Dans bien des cas, la venue des temps froids vient ajouter à la précarité de la situation financière de plusieurs aînés. La hausse des frais de chauffage, combinée à la nécessité de s’acheter des vêtements chauds, ne serait-ce que pour renouveler leurs bottes, constitue tout un casse-tête que cet argent qui leur est dû contribuerait à résoudre », a expliqué Raymond Gravel.
 
« Ces gens ressentent un sentiment d’injustice, parce que l’argent du SRG leur appartient. Ils se disent que si eux devaient de l’argent au gouvernement fédéral, ce dernier prendrait rapidement les moyens pour le récupérer dans son intégralité. Comment justifier alors ce refus du gouvernement Harper? Le Bloc Québécois considère que ces 3,1 milliards $ appartiennent aux aînés et que les surplus doivent être en partie utilisés afin de leur rendre justice », a lancé Raymond Gravel, rappelant que son collègue député d’Alfred-Pellan, Robert Carrier, déposera au cours des prochains jours un projet de loi prévoyant notamment le paiement rétroactif des sommes non versées au chapitre du SRG.
 
Pour les travailleurs : 1,5 milliard $
Le chef du Bloc Québécois rappelle par ailleurs que le gouvernement Harper poursuit le pillage des surplus de la caisse d’assurance-emploi. C’est pourquoi le Bloc Québécois propose de placer une somme de 1,44 milliard $ dans un fonds spécial en attendant la création d’une caisse autonome.
 
« Encore une fois, il s’agit d’argent qui appartient aux travailleuses et aux travailleurs. Le Bloc Québécois propose donc de mettre cet argent de côté pour qu’il soit utilisé à des fins légitimes, c’est-à-dire en cas de coups durs à l’assurance-emploi, ou pour offrir des bonifications au régime, a expliqué Gilles Duceppe. Par ailleurs, nous estimons qu’un montant de 60 millions $ devrait être investi dans la création d’un programme de soutien au revenu pour les travailleurs âgés, une initiative réclamée au Québec depuis la fin du défunt PATA. Ce sont les travailleuses et les travailleurs âgés qui ont été le pilier de notre économie durant toute leur vie. Nous avons un engagement moral envers eux et le Bloc Québécois estime que cet engagement doit être honoré. »
 
Pour l’économie manufacturière : 2 milliards $
« Nous proposons qu’un montant de deux milliards $ soit consacré à l’économie manufacturière et qu’il soit réparti comme suit : 500 millions $ pour la création d’un fonds destiné à remplacer le Partenariat technologie Canada pour la recherche et le développement, et 1,5 milliard $ pour offrir des contributions remboursables aux entreprises désireuses d’acheter de nouveaux équipements. Une telle initiative est essentielle pour permettre à nos entreprises de demeurer concurrentielles, de préserver les emplois actuels et de diversifier leurs activités », a commenté Gilles Duceppe.
 
Pour les régions affectées par la crise forestière : 1 milliard $
« Un fonds d’un milliard $ devrait offrir un sérieux coup de pouce aux entreprises touchées par la crise forestière en leur permettant de trouver un second souffle par le biais de la transformation à valeur ajoutée. Le Bloc Québécois propose en outre d’en offrir la maîtrise d’œuvre à Québec et aux provinces, selon le modèle du programme initial d’infrastructures », a précisé le chef du Bloc Québécois.
 
Pour l’environnement : 1 milliard $
« L’environnement constitue l’une des principales préoccupations des Québécoises et des Québécois, et c’est pourquoi le Bloc Québécois juge que les conservateurs doivent mettre fin à leur inaction. Ottawa doit profiter de ses surplus pour annoncer dès maintenant des mesures constructives à cet égard. Nous suggérons donc la création d’un fonds subventionnaire d’un milliard $ accessible à la population afin d’accroître l’utilisation d’électroménagers à haut rendement énergétique », a poursuivi le chef du Bloc Québécois.
 
Pour la dette : 3 milliards $
Le député de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup et porte-parole en matière de Finances, Paul Crête, a enfin souligné qu’un remboursement annuel de l’ordre de 3 milliards $ serait amplement suffisant pour permettre au gouvernement fédéral d’atteindre les objectifs qu’ils s’était fixés en 2004-2005 de faire passer à 25 % en 10 ans le ratio de la dette au PIB.
 
« Le Bloc Québécois croit que le remboursement de la dette est une bonne chose, en autant qu’Ottawa le pratique avec discernement. À raison d’un remboursement annuel de
3 milliards $, l’objectif de 25 % en 10 ans du ratio de la dette au PIB sera atteint avant l’échéance fixée, soit dès 2011-2012. Il n’est donc pas nécessaire d’accélérer le remboursement de la dette en y affectant 10 milliards $ des surplus de cette année, tel que le projettent les conservateurs », a-t-il expliqué.
 
Un débat est nécessaire
« Du temps qu’ils étaient dans l’opposition, les conservateurs n’ont jamais cessé de dénoncer les pratiques des libéraux qui sous-estimaient systématiquement l’ampleur des surplus afin de les transférer au remboursement de la dette. Mais depuis qu’ils sont au pouvoir, ils ont adopté les mêmes pratiques antidémocratiques afin de tromper la population. Cette année encore, les conservateurs ont annoncé des surplus de 3,4 milliards $ lors de leur budget printanier, alors que nous nous dirigeons en vérité vers des surplus de l’ordre de 11,6 milliards $ et qu’ils ont prévu d’en verser 10 milliards $ à la dette, sans débat », a repris Paul Crête.
 
« En fait, depuis dix ans, les gouvernements libéral et conservateur ont versé un total de
95 milliards $ à la dette, un montant colossal qui a été alloué sans jamais que ces fonds ne soient soumis à un débat à la Chambre des communes. Il faut en débattre, et c’est pourquoi le Bloc Québécois émet des propositions concrètes pour lancer l’exercice dès cette année au sujet des surplus de 11,6 milliards $ qui seront enregistrés », a-t-il conclu.