Cession de réserves fauniques

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Le gouvernement ignore les recommandations de la Fédération québécoise de la faune

La Fédération québécoise de la faune (FQF) constate que le gouvernement Charest n'est toujours pas à l'écoute des citoyens et qu'il continue de dilapider le réseau des réserves fauniques de la province, actuellement administrées par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). En signant la privatisation de la réserve Dunière, le gouvernement usurpe une partie du bien collectif québécois afin d'augmenter son capital politique dans la région de la Gaspésie. La FQF dénonce cette attitude et souhaite une réaction rapide des partis d'opposition.
 
Dans des dossiers portant sur le territoire public, puisque la notion de patrimoine collectif appartenant à tous les Québécois est en jeu, des consultations publiques doivent impérativement être tenues. De plus, puisqu’il est question de gestion de la faune, la FQF se serait attendue à ce que le ministre des Ressources naturelles et de la Faune présente le sujet à la Table nationale de la faune, légalement reconnue et dûment constituée à des fins de consultations, afin de recueillir les idées de l’ensemble des intervenants du milieu faunique québécois.
 
Malheureusement, malgré la désapprobation de plusieurs grandes organisations à vocation faunique et l’insatisfaction de nombreux citoyens quant à la conduite du gouvernement dans ce dossier, le gouvernement a préféré suivre la voie du morcellement du réseau des réserves fauniques.  Québec est même allé jusqu’à profiter de la fin de la dernière session parlementaire de 2007 et du début de la période des fêtes, alors que l’attention médiatique est plus faible, pour faire adopter ses décisions partisanes par l’Assemblée nationale. Le tout s’est soldé par la cession de la réserve de Dunière à des intérêts privés. Cette privatisation s’est concrétisée lorsque l’accès à ce territoire a été retiré du tirage au sort universel administré par la Sépaq. Pour ajouter à son manque de transparence et confirmer son intention de faire passer son projet en douce, le gouvernement a décidé de conserver la dénomination de réserve pour ce territoire même s’il sera dorénavant administré comme une pourvoirie à droits exclusifs.
 
« En aucun temps, la FQF ne souhaite ralentir le développement économique d’une région, assure M. Alain Gagnon, président de la FQF. Par contre, notre fédération attend du gouvernement que ce développement régional se fasse sans nuire à d’autres régions, ce qui ne peut se réaliser si on ampute une réserve d’une portion de territoire ou de gestion : on affaibli le réseau et chaque région en souffre !  Le morcellement appréhendé du réseau des réserves fauniques risque de conduire la Sépaq à l’effondrement et à la disparition d’un réel moteur économique pour les régions et pour l’ensemble des Québécois. »
La FQF s’attend donc à une réaction rapide des deux partis d’opposition afin qu’ils dénoncent l’attitude inacceptable du gouvernement, et ce, dès le début de cette nouvelle année. Le gouvernement doit reculer dans ce dossier et corriger l’erreur qu’il a commise, tout comme il l’a fait dans le cas du parc national du Mont-Orford. Ceci est primordial afin d’éviter que la décision prise pour la réserve Dunière provoque un enchaînement de dossiers similaires, ainsi que le démantèlement systématique du réseau des réserves fauniques du Québec et de la Sépaq.
 
La FQF est un organisme sans but lucratif, qui a vu le jour en 1946. Sa mission est de contribuer, dans le respect de la faune et de ses habitats, à la gestion, au développement et à la perpétuation de la chasse et de la pêche comme activités traditionnelles, patrimoniales et sportives.