Les restaurateurs réitèrent leur objection à l’abaissement du taux d’alcoolémie
Dans un mémoire déposé aujourd’hui à la Commission des transports et de l’environnement de l’Assemblée nationale, l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) a maintenu sa recommandation de ne pas aller de l’avant avec l’imposition d’une sanction administrative pour la conduite avec un taux d’alcoolémie entre 50 et 80 mg d’alcool par 100 ml de sang, apparaissant au projet de loi no 71 modifiant le Code de la sécurité routière présentement à l’étude.
« Parce qu’elle se trompe de cible, parce qu’elle n’a pas prouvé son efficacité à réduire significativement le nombre de décès sur les routes et parce qu’elle obligera les policiers à consacrer temps et ressources pour contrôler madame et monsieur Tout-le-monde ayant bu une ou deux consommations de boissons alcooliques, nous ne pouvons appuyer la mesure prévue au projet de loi nº 71 », ont déclaré les représentants des restaurateurs. « S’il l’adopte, le gouvernement se trouvera encore une fois à faire du tort à une industrie de plus de 18 000 petites et moyennes entreprises, qui donne de l’emploi à plus de 190 000 personnes dans toutes les régions du Québec », ont-ils ajouté.
Les restaurateurs ne craignent pas seulement une perte des ventes d’alcool. Ils s’inquiètent aussi d’une baisse généralisée de l’achalandage, plusieurs clients préférant rester chez eux pour prendre un bon repas avec une bouteille de vin achetée à la SAQ, plutôt que d’être considérés comme des criminels de l’alcool au volant.
Selon la Société de l’assurance automobile du Québec, cinq conducteurs décédés en 2007 présentaient un taux d’alcoolémie entre 0,05 et 0,08, ce qui représente 6 % du nombre total de décès à la suite d’accidents de la route où de l’alcool a été retrouvé dans le sang du conducteur. En outre, les rapports du coroner déposés par l’ARQ aujourd’hui, permettent de constater que quatre de ces cinq décès avaient pour cause principale un autre facteur que la présence d’alcool (fatigue, vitesse, conditions routières, etc.). En revanche, 65 conducteurs décédés en 2007 affichaient un taux d’alcoolémie supérieur à 0,08, représentant ainsi 83 % des décès de conducteurs impliquant l’alcool.
Finalement, l’ARQ a rappelé que le bilan en matière d’alcool au volant ne cesse de s’améliorer au Québec. Entre 1993 et 2007, le nombre de décès survenus à la suite d’accidents où de l’alcool a été retrouvé dans le sang des conducteurs a diminué de 54 %. Ainsi, le Québec affiche un bien meilleur bilan routier que bien des provinces où le taux d’alcoolémie pour conduire est déjà à 0,05 ou plus bas encore.
Par conséquent, les restaurateurs jugent la mesure envisagée injustifiée et inutile.
Le mémoire déposé par l’ARQ peut être consulté sur le site Internet http://www.restaurateurs.ca.