Décriminaliser l'euthanasie ?

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Des questions essentielles sur le droit de mourir dans la dignité

À l’occasion des auditions de la commission parlementaire sur le droit de mourir dans la dignité un ensemble de questions essentielles devraient être abordées par les parlementaires et les experts consultés.

La définition de « mourir dans la dignité » est-elle bien établie (par exemple : une mort sans souffrance qui correspond à ses croyances et à ses valeurs)? La principale différence entre l’euthanasie (par exemple : geste d’un professionnel de la santé) et le suicide assisté (par exemple : geste de la personne suicidaire) est-elle bien établie? La différence entre l’euthanasie active (par exemple : au moyen d’un traitement médical) et l’euthanasie passive (par exemple : en cessant d’administrer un traitement médical de survie) est-elle bien établie? La définition du « suicide assisté » est-elle bien établie (par exemple : donner à quelqu’un les moyens de se suicider ou l’informer sur la manière de le faire)? Le fait que la majorité des personnes suicidaires sont dans une situation de dépression est-il bien compris par l’ensemble de la population? Doit-on considérer qu’une personne en situation de dépression ou de souffrance aiguë est apte à donner un consentement libre et éclairé?

Le fait que le refus ou la cessation de traitement médical sont reconnus légalement au Québec est-il bien compris par l’ensemble de la population? Quels sont les soins palliatifs qui sont disponibles pour les personnes en fin de vie, dans l’ensemble des régions du Québec? L’accessibilité au mandat en cas d’inaptitude, qui peut permettre à la personne de préciser ses dernières volontés, est-il suffisant?

Malgré les divergences d’opinions personnelles sur la possible décriminalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, tous s’entendent pour dire qu’un débat éclairé et serein est nécessaire.

Madelaine Michaud, présidente (AQRP)