Les intervenants régionaux se serrent les coudes
Les travailleuses et travailleurs de Signature Aluminium lancent un appel pour la relance de l’entreprise, dont la fermeture a été annoncée le 10 mars dernier. Ils sont appuyés par René Gauvreau, député de la circonscription de Groulx, par des représentants de la CSN de la région des Laurentides et de la Fédération de la métallurgie CSN.
«Nous sommes déterminés à tout faire pour assurer l’avenir de notre usine, affirme Ronny Vachon, président du Syndicat représentant les 138 travailleurs qui seront bientôt mis à pied. Au regard des concessions salariales que nous avions consenties à notre employeur, personne ne pourra mettre en doute notre bonne foi.» Depuis le 15 décembre 2009, les travailleuses et les travailleurs étaient en mise à pied saisonnière. Mais dès le début de janvier, l’employeur a annoncé aux représentants du Syndicat son intention de maintenir l’usine fermée tant que leurs membres n’auraient pas accepté de concessions salariales importantes. Malgré une convention collective qui ne vient à échéance qu’en 2012, les employé-es, après quelques séances de conciliation, ont consenti de revoir ce volet de leur contrat de travail. Cela n’a pourtant pas empêché la direction de l’usine de prendre la décision que l’on connaît maintenant.
Le président de la Fédération de la métallurgie, Alain Lampron, indique que la Fédération a participé activement depuis l’été dernier à la négociation pour faire survivre l’entreprise. « D’une part, des démarches ont été entreprises auprès du gouvernement et maintenant, avec tous les intervenants socio-économiques de la région qui voudront nous accompagner, nous nous mettons en marche pour trouver des investisseurs intéressés à la reprise des activités de l’entreprise. »
De son côté, René Gauvreau, député de Groulx, affirme : « Une entreprise qui négocie de bonne foi avec ses travailleurs ne ferme pas habituellement. Si Signature Aluminium Canada ferme complètement, pourquoi les moules d’extrusion de l’usine de Sainte-Thérèse, pièces maîtresses de la production, ont ils été transférés dans d’autres usines de la compagnie? Est-ce que la compagnie
va respecter ses engagements quant au fond de pension de ses employé-es? Dans tous les cas, j’appuie les travailleuses et travailleurs dans leurs démarches, car elles sont justes. »
Plusieurs acteurs régionaux estiment qu’un acheteur potentiel pourrait bénéficier de projets régionaux et de subventions provinciales pour favoriser le redémarrage de l’entreprise qui s’est placée sous la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers en janvier avant de décider de mettre fin à ses activités la semaine dernière.
Louise Jetté, présidente du Conseil central des Laurentides de la CSN, indique pour sa part : « Nous sommes prêts à examiner toute forme que pourrait prendre ce redémarrage, mais dans tous les cas de figure, il devra respecter la dignité des travailleurs. Les employé-es qui oeuvrent pour l’entreprise ont, en moyenne, 15 ans d’ancienneté. Ils ont droit au respect du travail qu’ils ont accompli. »