Le gouvernement provincial fait la sourde oreille aux demandes des restaurateurs
L’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) se dit très déçue qu’aucune de ses recommandations pour aider les restaurateurs en cette période de crise économique n’apparaissent dans le budget du Québec déposé aujourd’hui.
« Une fois de plus, le gouvernement a décidé de ne pas prêter attention aux demandes des restauratrices et des restaurateurs, et ce, malgré le fait qu’il exigera de leur part un effort et des dépenses considérables en lien avec son plan de lutte à l’évasion fiscale », a déclaré M. François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’ARQ. « C’est très frustrant », a-t-il ajouté. Le plus important regroupement de gestionnaires de restaurants du Québec avait notamment recommandé la mise en place d’une mesure fiscale pour compenser la mise à niveau ou l’achat de matériel devant être fait par les restaurateurs pour que leurs systèmes point de vente soient compatibles avec le module d’enregistrement des ventes (MEV) que leur imposera Revenu Québec au cours des prochains mois.
L’ARQ aurait aussi espéré que le gouvernement participe à la relance économique de cette industrie, notamment en augmentant la déduction fiscale des frais de repas pour les entreprises. Les restaurateurs réclamaient également le rétablissement à 100 % du crédit d’impôt remboursable sur les charges sociales attribuables aux pourboires.
Par ailleurs, bien que les titulaires de permis d’alcool aient fait des achats de 450 millions de dollars en 2008-2009 à la SAQ, soit 15 % du chiffre d’affaires de la société d’État, ils n’ont toujours pas droit à des rabais de volume comme ceux offerts aux particuliers. L’ARQ estime que le gouvernement se doit d’intervenir auprès de la SAQ pour qu’une telle situation soit changée. Il en va de même de la discriminatoire taxe spécifique sur les boissons alcoolisées, qui explique en partie pourquoi les restaurateurs paient plus cher vin et bière que les épiciers.
En 2008, les restaurants avec service complet ont vu leur marge de profits atteindre seulement 3,7 %. Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait eu 282 faillites de restaurants au Québec, soit près de la moitié du nombre total en restauration pour tout le Canada. Selon l’Institut de la statistique du Québec, l’industrie de l’hébergement et des services de restauration est l’une de celles ayant connu le plus de pertes d’emplois l’an dernier, soit 13 600.
« Conjugué à l’annonce des deux hausses prochaines de la TVQ, qui freineront assurément les dépenses de consommation, ce budget n’apporte décidément rien de bon pour les restaurateurs du Québec », croit M. Meunier.
Rappelons que l’industrie de la restauration québécoise génère un chiffre d’affaires annuel de près de 10 milliards de dollars et donne de l’emploi à environ 200 000 Québécoises et Québécois