Richard Legendre: Un 5e baillon

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 Un 5e bâillon pour Philippe Couillard depuis qu'il est ministre
 
Le gouvernement Charest impose
un système de santé privé parallèle
 
– « Prenant prétexte du jugement de la Cour suprême sur l'affaire Chaoulli-Ziolotis, le gouvernement Charest et le ministre de la Santé, Philippe Couillard, s'apprêtent à démanteler par bâillon l'assurance maladie du Québec mise en place en 1970 par Robert Bourassa », a dénoncé la députée de Hochelaga-Maisonneuve et porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, Louise Harel et Richard Legendre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de famille, de loisir et de sport.
 
Madame Harel a rappelé une déclaration de Jean Charest qui disait en 2003 que « le patient ne déboursera jamais un sou de plus que sa contribution en impôts ». L'année suivante, le document gouvernemental Briller parmi les meilleurs énonçait clairement que « le système de santé pourra recourir à des partenariats avec le secteur privé. Cela se fera cependant dans le cadre d'un financement public ».
 
« La Cour suprême n'a jamais donné un tel « ordre » au gouvernement du Québec. C'est un prétexte dont se sert le premier ministre Charest et le ministre Couillard pour renier les engagements qu'ils ont contractés à l'égard de la population », a-t-elle poursuivi.
 
« La Cour suprême elle-même affirmait que l'interdiction de l'assurance privée est constitutionnelle lorsque l'accès aux soins en temps opportun est raisonnable. D'ailleurs, l'Ontario, la Colombie-Britannique, l'Alberta, le Manitoba et l'Ile-du-Prince-Édouard interdisent toujours la vente d'une assurance privée, autant pour la dimension médicale que pour l'hébergement. Or, avec le projet de loi que le ministre Couillard fait passer dans le bâillon, des hôpitaux privés à but lucratif pourraient voir le jour au Québec », a affirmé Richard Legendre, député de Blainville, y voyant là l'habitude du gouvernement Charest de clignoter à gauche mais de virer à droite.
 
Madame Harel ne comprend pas que le gouvernement Charest n'ait pas retenu la conclusion du comité sur la pérennité du système de santé et de services sociaux, présidé par Jacques Ménard en 2005. Ce rapport précisait clairement : « Nous avons voulu également réitérer notre engagement à l'égard du financement public de notre système de santé et de services sociaux. Les membres du comité croient que le récent jugement de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Chaoulli fournit une grande occasion au gouvernement du Québec de réaffirmer son engagement envers ce pilier fondamental de notre système ».
 
« L'introduction du financement privé des soins de santé et la création d'un marché, en extension, pour l'assurance maladie privée vont à l'encontre des valeurs libérales prônées par Claude Ryan et fissurent les assises mêmes du régime québécois d'assurance hospitalisation (1962) et d'assurance maladie (1970), mis en place sous les gouvernements de Jean Lesage et de Robert Bourassa », a ajouté la porte-parole de la santé et des services sociaux.
 
« À l'évidence, le ministre Couillard abandonne les convictions du docteur Couillard », a conclu Richard Legendre en rappelant une déclaration de Philippe Couillard en octobre 2002 dans un quotidien : « le recours au privé d'accord, mais au moyen de l'achat de services par l'institution publique, sans que le malade ait à débourser un sou ou à souscrire à une assurance ».