Déséquilibre fiscal

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Il faut s'attaquer au cœur du problème

 Alors que le gouvernement de Stephen Harper veut obtenir d’ici septembre l’avis de la population sur l’approche à adopter pour régler le déséquilibre fiscal, les députés du Bloc Québécois de Laurentides, madame Monique Guay et d’Argenteuil-Papineau-Mirabel, Mario Laframboise, déplorent le fait que les conservateurs énoncent des principes qui n’ont rien à voir avec le cœur du déséquilibre fiscal.

Ce simulacre de consultation permet aux conservateurs d’éviter le véritable problème qui affecte le Québec et les provinces, à savoir l’inadéquation entre les ressources financières du fédéral et les responsabilités qui sont les siennes en vertu de la constitution. Alors qu’Ottawa multiplie les intrusions avec ses milliards de marge de manœuvre, explique le député, le gouvernement du Québec ne dispose pas des ressources fiscales autonomes pour mettre en œuvre nos choix. Malheureusement, comme les intrusions du fédéral n’améliorent pas les services à la population, le tissu social se dégrade. 

 « Actuellement, le Québec est confronté à un manque à gagner annuel allant de 3,9 et 4,5 milliards $. Les surplus fédéraux de 2005-2006, eux, sont estimés à 12 milliards $. Cette évaluation nous démontre que le déséquilibre fiscal procure une grande marge de manœuvre au gouvernement fédéral et ce n’est pas en dépensant ces surplus en achetant du matériel militaire à coups de milliards que Stephen Harper va honorer sa promesse électorale », précise Mario Laframboise.

« Le gouvernement Harper veut assurer la transparence budgétaire, qu’il commence donc à cesser de sous-estimer de façon quasi indécente les revenus réels du gouvernement fédéral.  Le Bloc Québécois demande depuis plusieurs années la mise en place d’un comité de prévision des finances. », ajoute Monique Guay . Le député du Bloc Québécois demande donc au ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, de soumettre à la population un véritable plan pour corriger le déséquilibre fiscal.

 Comme le réclame le gouvernement québécois, le député propose de s’attaquer d’abord aux pressions financières subit par le Québec : relever les transferts pour l’éducation postsecondaire, les programmes sociaux et la santé de 1,7 milliard $ et bonifier la péréquation. Un calcul de la péréquation basé sur la règle des dix provinces, incluant tous leurs revenus, représente une hausse des revenus de 2,1 à 2,8 milliards $ pour le Québec.

Ensuite, il importe de revoir le partage de l’assiette fiscale. Ottawa énonce le principe de prévisibilité : s’il veut le respecter, il doit permettre au Québec et aux provinces d’avoir des revenus prévisibles, et non pas de se fier au bon vouloir d’Ottawa quand bien lui semble. Nous sommes loin de la prévisibilité quand le gouvernement Harper annonce qu’il consentirait à partager une partie de ses éventuels surplus, si surplus il y a, nous avertit-il déjà. Ottawa doit donc se retirer de la TPS et céder ce champ de taxation au gouvernement du Québec, de même qu’une partie de l’impôt fédéral sur le revenu des particuliers, à hauteur des transferts fédéraux rehaussés, soit 8,8 milliards $.

 Finalement, Ottawa doit mettre fin au pouvoir de dépenser qu’il s’est octroyé au fil des ans. Ces propositions rejoignent les recommandations du rapport Séguin. « C’est seulement ainsi que le gouvernement conservateur pourra corriger le déséquilibre fiscal, comme il s’y est engagé lors de la dernière campagne électorale », de conclure les collègues Guay et Laframboise.