Projet de loi 127 : Yves Bolduc choisit la mauvaise cible, le Parti Québécois propose de vraies solutions pour régler les problèmes en santé
En décembre dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux a déposé le projet de loi 127, Loi visant à améliorer la gestion du réseau de la santé et des services sociaux. Après en avoir pris connaissance le député de Prévost, M. Gilles Robert considère que le gouvernement libéral trompe la population en laissant entendre que le système de santé sera grandement amélioré par ce projet de loi.
Le projet de loi 127 prévoit une réduction du nombre de citoyens élus et d’usagers sur le conseil d’administration des centres de santé et de services sociaux (CSSS) et l’abolition du Forum de la population qui existe dans les agences régionales. De plus, ce projet de loi prévoit pratiquement un veto du ministre sur la nomination et le renouvellement du directeur général des établissements, une présentation de tous les documents importants de l’établissement à l’agence régionale avant de les présenter aux administrateurs bénévoles siégeant sur les conseils d’administration d’établissements et plusieurs autres mesures centralisatrices qui n’amélioreront en rien l’accès aux soins de santé pour la population. Selon Gilles Robert, le ministre de la Santé aurait dû s’attaquer à la bureaucratie en clarifiant les rôles respectifs des établissements de santé, de l’agence régionale et du ministère de la Santé.
« Le ministre rate la cible. Il manque une belle occasion de dégraisser les structures. En fait, le ministre Bolduc fait exactement le contraire. Il ajoute de la bureaucratie, dédouble les contrôles et la paperasse. Il n’y a rien sur la révision des mandats des différents paliers de décision. Bref, les grands perdants sont les citoyens. Rien dans ce projet de loi ne permet de dire qu’il y aura une amélioration de l’accès aux soins », a déclaré M. Robert.
Le député de Prévost ajoute qu’il y a un réel problème de bureaucratie dans le réseau de la santé. Les établissements de santé passent un temps fou à remplir des formulaires exigés par le ministère et par les agences. « Ce qu’il faut, c’est un vrai débat sur le rôle de chacun des paliers de gouvernance dans le but de réaliser des économies qui pourraient être réinvesties dans les soins aux patients », a affirmé le député Robert.
Des propositions pour améliorer le système public de santé
Alors que l’urgence dans le réseau public de santé est d’améliorer l’accès aux soins pour la population, le ministre Bolduc refuse de s’attaquer de front aux enjeux des dédoublements et laisse croire que son projet de loi réglera les problèmes d’embonpoint du réseau de la santé. Il a raté la cible.
L’accès aux soins de santé pour la population de Prévost et des Laurentides est une priorité pour le Parti Québécois. En juin dernier, le Parti Québécois a rendu publique sa proposition principale qui sera débattue lors du congrès national qui aura lieu les 15, 16 et 17 avril 2011 au Palais des congrès de Montréal.
Un plus grand rôle pour les pharmaciens
Parmi les propositions faites par le Parti Québécois pour améliorer les soins de santé, notons celle qui vise à élargir le rôle des pharmaciens. En effet, le Parti Québécois est d’avis qu’à l’instar de l’Alberta, de la Colombie-Britannique, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario, nous devrions permettre aux pharmaciens, à l’intérieur d’un cadre bien balisé, de prescrire, de prolonger et de renouveler les prescriptions de médicaments pour certaines infections bénignes et pour certaines maladies chroniques.
« Trop souvent des personnes n’ont d’autre choix que de se rendre à l’urgence de l’hôpital le plus proche pour un renouvellement de prescription et doivent attendre des heures pour l’obtenir. Il faut donc offrir une alternative à cette attente déraisonnable. Les pharmacies sont partout sur le territoire et ont des heures d’ouverture plus larges que la majorité des cliniques médicales. Pourquoi se priver de cette expertise d’autant plus que les pharmaciens sont prêts à jouer ce rôle ? », a souligné M. Robert.
Moins de bureaucratie dans le réseau de la santé
Le Parti Québécois propose de procéder à une réorganisation majeure de l’État visant à le débureaucratiser et à le réorienter vers les services aux citoyens. De plus, nous proposons de responsabiliser davantage les établissements en leur donnant une plus grande autonomie et en plaçant les professionnels de la santé au centre des décisions des réseaux locaux.
D’autres propositions en matière de santé
Notons qu’en plus de la proposition concernant l’élargissement du rôle des pharmaciens et la réduction de la bureaucratie dans le système de santé, on retrouve également dans la Proposition principale du Parti Québécois l’idée de faciliter l’intégration d’autres professionnels de la santé dans les groupes de médecine familiale, tels que des psychologues, nutritionnistes, inhalothérapeutes et infirmières, et de former davantage de superinfirmières en soins de première ligne, en priorisant leur pratique dans les régions du Québec qui vivent une pénurie de médecins de famille.
« Plutôt que de s’activer à ajouter de la bureaucratie et de centraliser encore davantage le système de santé, le ministre de la Santé aurait dû s’attaquer au principal problème vécu par la population : l’accès à des soins de proximité », a conclu le député Gilles Robert.