Deux associations féministes ont demandé la suppression de la mention "Mademoiselle" dans quelconque formulaire, arguant que ce terme divisait les femmes en deux catégories.
Une démarche vieille de 40 ans
Il faut savoir qu'une démarche comme celle-ci n'est pas une première en France, contrairement à ce que l'on pourrait penser. En 1972, René Pleven, alors ministre de la Justice notait qu'"aucune réglementation, fût-ce pour l'établissement des documents officiels, n'impose un choix entre Madame et Mademoiselle". En 1983, c'est la ministre des Droits de la femme Yvette Roudy qui parlait de "discrimination" à ce sujet.
Enfin plus récemment, l'association "Mix-Cité" saisissait la Halde en 2007 pour évoquer le cas d'une femme à laquelle on réclamait 145 euros pour faire modifier sa carte grise de "mademoiselle" en "madame". On compte aussi plusieurs lettres et circulaires administratives ayant demandé, pour l'instant en vain, de supprimer le "Mademoiselle" de plusieurs services.
Mademoiselle au pilori
Julie Murie, de l'association "Osez le féminisme", a expliqué au micro d'Europe 1 : "Il n'y a pas de raison qu'il y ait deux civilités pour les femmes". Ces deux civilités, en effet, "diviseraient les femmes en deux catégories : celles qui seraient mariées et celles qui ne le seraient pas". Pour elle, le "Mademoiselle" serait "sexiste" puisque "ça concerne que les femmes", et "condescendante" puisque le terme signifie "pucelle" en ancien français. "Cela renvoie aux jeunes filles, aux femmes à marier. C'est assez révélateur d'un traitement différencié entre les hommes et les femmes et d'une inégalité qui persiste" appuie Julie Murie. Elle fait d'ailleurs remarquer que le terme a été abandonné dans beaucoup de pays, et cite notamment le cas de nos voisins germanique chez qui le terme "Fraülein" est quasiment tombé dans l'oubli.
Pour en savoir plus www.madameoumademoiselle.fr