Pierre Dionne Labelle à l’écoute des groupes communautaires contre l’abolition et la destruction du registre des armes d’épaule
À la veille du triste anniversaire de la tuerie de Polytechnique (6 décembre 1989), le député Pierre Dionne Labelle a rencontré des groupes communautaires de la circonscription de Rivière-du-Nord qui militent contre l’abolition et la destruction du registre des armes d’épaule (projet de loi C-19).
L’élu néodémocrate rappela les propos de la chef intérimaire du NPD, Nicole Turmel : « Si les données du registre des armes d’épaule sont détruites, il n’y aura plus aucun moyen de savoir qui possède une carabine semi-automatique comme la Ruger Mini-14 utilisée par Marc Lépine à la Polytechnique. En quoi est-ce que cela va-t-il contribuer à protéger les familles québécoises? En quoi est-ce que cela va-t-il aider à protéger les femmes qui sont trop souvent victimes de crimes armés? ». Le député partagea l’inquiétude de la présidente de La Maison d’Ariane, Céline Miner: « Comme groupe qui a pour mission la sécurité des femmes et des enfants victimes de violence conjugale, l’abolition du registre des armes d’épaule nous est apparue depuis le départ comme une aberration ». Les policiers à travers le Canada consultent ce registre dix-sept mille fois par jour en moyenne. Le registre peut les aider à mettre en place des mécanismes de sécurité appropriés s’ils savent qu’un conjoint abusif possède une arme.
Le député souligna également l’indignation de Chantal Dubois du CALACS-Laurentides : « Que dire de l’indifférence du gouvernement à l'égard des femmes, quand on sait que ce registre origine d'un des pires drames misogynes produit au Canada dans le siècle dernier, la tuerie de Polytechnique ». Si un tel registre permet de sauver une ou quelques personnes par année, elle est d’avis que cela est amplement suffisant pour le garder ou le mettre en place : « La vie, ça n'a pas de prix ! ».
Par ailleurs, Fanny Roy, membre du conseil d’administration du Regroupement des organismes communautaires (ROCL) qui rassemble 145 organismes des Laurentides, a communiqué au député le soutien du ROCL au maintien du registre. Elle affirma qu’advenant son abolition, les données doivent être transférées au Québec.
La motion unanime de l'Assemblée nationale pour demander au gouvernement Harper de rapatrier les données du registre a été ignorée jusqu’alors, mais démontre qu’une majorité de Québécoises et Québécois sont en faveur d’un tel registre. Les organismes communautaires et le député abondèrent avec Chantal Dubois (CALACS) : « le gouvernement veut jeter toute l'information amassée avec l'argent de nos taxes, c'est un gaspillage éhonté ». La destruction des données rajoute l’insulte à l’injure, déclara le député Pierre Dionne Labelle, mais le gouvernement devra écouter l’opposition alors que le Comité parlementaire débutera bientôt ses travaux sur le projet de loi C-19.