Plusieurs personnes m’ont interpellé récemment pour obtenir mes commentaires sur l’étonnante position de Vision St-Jérôme dans le dossier controversé du renouvellement du contrat du directeur général de la ville.
Occupant un poste névralgique dans l’appareil municipal, le directeur général doit être sans reproche et il doit bénéficier de la confiance des élus et de l’appareil administratif.
Or, depuis son arrivée en 2008, Éric Lachapelle a accumulé les faux pas et a fait la manchette des médias à plusieurs reprises : notamment, il a convoqué des cadres à une réunion du conseil pour remplir la salle avec 18 cadres introduits par la porte arrière de l’hôtel de ville et limiter la présence des citoyens. Il a été mêlé à la controverse entourant le surplus record de 11.7 millions de dollars pour l’exercice financier 2010. Ce dernier dossier a d’ailleurs provoqué la démission de sept conseillers du parti du maire Gascon. Il a menacé le conseil de démission (lui et deux autres hauts fonctionnaires) suite à des critiques formulées par des élus. Enfin, un rapport très critique du ministère des Affaires municipales a mentionné que près d’un contrat sur trois ne respectait pas les normes en vigueur pour l’adjudication des contrats. Le cheminement professionnel d’Éric Lachapelle peut également soulever des questions : notamment, de très courts séjours dans la municipalité de Les Cèdres (7 mois) et à la ville de Mercier (4 mois), avant d’être engagé comme directeur général de l’arrondissement Ahuntsic à Montréal, après participé à l’élection de la candidate élue à la mairie pendant qu’il était toujours à l’emploi de Mercier. Enfin, M. Lachapelle a été au cœur d’une controverse lorsqu’il a quitté ses fonctions avant la fin de son contrat avec une prime de départ de 125 000 $ et qu’il a été embauché quelques jours plus tard à Saint-Jérôme.
C’est avec toutes ces informations que dans un premier temps un conseiller de Vision St-Jérôme a voté contre le renouvellement du contrat du DG, pour ensuite virer son capot de bord et entreprendre de négocier avec le DG, sans aucun mandat du conseil, mais avec l’appui des élus qui appuient le maire, un nouveau contrat de plus de 5 ans pour un salaire annuel de 150 000 $, soit avec une augmentation immédiate de 10 % .
Dans ce dossier, les intérêts des citoyens n’ont pas été placés au cœur de la décision. Il apparaît évident à tous ceux qui m’en ont parlé que ce dossier n’est pas transparent. Ne pas remettre le nouveau contrat négocié en cachette à tous les élus avant l’assemblée du Conseil où il doit être accepté, c’est de la petite politique à l’ancienne. Les conseillers de Vision St-Jérôme se sont associés au maire Gascon qui a bien récompensé leur appui en nommant Benoît Delage, un élu démissionnaire du Parti du maire et nouveau conseiller de Vision, comme membre du comité exécutif de la ville.
Fortement engagé dans le mouvement de contestation de l’administration en place lors de l’élection de 2009 et à la mise sur pied du Parti Vision St-Jérôme, je ne peux pas accepter la décision du Parti de s’associer au maire Gascon qui est depuis quelques années une cible fréquente des médias locaux et nationaux de même que de Vision St Jérôme .
Cette décision des élus de Vision St-Jérôme est incompréhensible. S’associer au maire leur apparaissait peut-être plus stratégique que de joindre leurs voix à celles des indépendants qui ont décidé de questionner dorénavant l’administration Gascon et d’initier des changements pour une plus grande transparence et une meilleure gestion. Le parti voyait-il dans les conseillers indépendants des adversaires éventuels pour les élections de 2013?
Vision St-Jérôme avait une chance unique de participer au début du grand ménage pour redonner aux jéromiens une nouvelle fierté à leur ville et une taxation dans la moyenne québécoise. Il l’a complètement raté.
Ma décision de quitter Vision St Jérôme me permet de garder ma liberté d’expression comme citoyen jéromien.
Ex maire de Saint Jérôme