La chute soudaine des températures a vu resurgir une expression particulière chez les météorologues: la "température ressentie". Une notion qui prend en compte le facteur vent, faisant chuter encore plus le thermomètre.
Il y a des jours où l'on donnerait n'importe quoi pour pouvoir rester chez soi et ne pas avoir à affronter le froid de l'hiver. Depuis quelques jours, la température "ressentie" dont les météorologues parlent nous est très singulière. Cette notion, appelée aussi "refroidissement éolien", est un indice sans unité découvert aux États-Unis avant la Seconde Guerre Mondiale et recalculée en 2001 par les militaires canadiens. La température ressentie est alors beaucoup plus basse que celle affichée sur les thermomètres sous-abri.
En anglais, on appelle ces températures, le "Wind Chill". Elle a vu son apparition en France pendant l'hiver 2009 lors du lancement de la première carte de vigilance "grand froid", servant à sensibiliser les personnes ayant une "exposition accrue au froid, comme les personnes sans-abris", précise Le Monde. Au Canada, cet indice est essentiel afin d'éviter les engelures ou autres complications dues au froid.
Jérôme Lecou, un expert à Météo France explique: "C'est un complément à utiliser avec précaution. Il faut toujours l'associer à la température en degrés Celsius, car sinon on risque de tomber dans le sensationnalisme". Pour être clair, "il s'agit en fait d'un indice en chiffre qu'on obtient en multipliant la vraie température et la vitesse du vent", explique Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France.
Cet indice est donc non universel, car il varie selon les personnes, selon les vêtements qu'ils portent, leurs états de santé, s'ils ont mangé ou non. "Plus les vêtements sont isolants, moins on ressent cet effet" rapporte le spécialiste. La légitimité scientifique n'est pas encore reconnu, mais Le Monde déclare qu'un "indice climato-thermique universel (UTCI) basé sur une modélisation des échanges thermiques entre le corps humains et l'air ambiant" est à l'étude. Peut-être le verrons nous sur les cartes de météo l'hiver prochain.