Y a t'il un pilote (canadien) à  bord ?

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Le député Pierre Dionne Labelle s’étonne de l’embauche de pilotes étrangers

Le député Pierre Dionne Labelle (Rivière-du-Nord) rencontrait cette semaine une quinzaine de pilotes de ligne, dont plusieurs de son comté, qui désiraient le sensibiliser à l'impact de l'embauche massive, par certaines compagnies, de pilotes étrangers plutôt que canadiens.

Cette pratique permet à ces transporteurs aériens de diminuer leurs coûts d’opération, prétextant une pénurie de pilotes au Canada alors que l’inverse est démontré. L’embauche de ces pilotes contreviendrait à plusieurs conditions du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences du Canada (RHDCC).

Certains transporteurs, dont Sunwing et Canjet, font une utilisation de plus en plus systématique du Programme d’embauche de travailleurs temporaires. Leur but est de bénéficier d’un avantage économique en éliminant les coûts de mise à niveau sur certains appareils. Ainsi, le nombre de pilotes étrangers est passé d'une vingtaine en 2009 à plus de 220 en 2012. Selon les dispositions du programme, l’employeur doit prouver qu’il n’est pas en mesure de trouver un candidat canadien (résident permanent) pour combler un poste. Or, il y a eu des mises à pied chez Air Transat et Jazz. Aussi, de nombreux pilotes canadiens hautement qualifiés sont présentement laissés en plan et doivent s’expatrier pour travailler.

« Les pilotes canadiens vivent actuellement une crise qui les place dans une situation d’emploi incertaine. Les emplois de pilotes doivent revenir prioritairement à des Canadiens : ceux-ci sont bien rémunérés et paient des impôts au Canada, ce qui n’est pas le cas pour les pilotes étrangers temporaires », est d’avis Pierre Dionne Labelle.

La mauvaise connaissance de la langue française et anglaise, et celle des conditions de pilotage sous notre climat semblent déficients pour les pilotes de remplacement ; ce qui fait douter de la sécurité de vol. En outre, la formation des pilotes étant directement liée au type d'appareil, l’embauche étrangère empêche les pilotes canadiens d'accéder aux postes de commandant de bord, les compagnies préférant engager des pilotes étrangers formés plutôt que d'assurer les coûts de formation de leurs co-pilotes.

« La ministre conservatrice des Ressources humaines et du Développement des compétences du Canada Diane Finley devrait avoir comme priorité d'assurer du travail aux Canadiennes et Canadiens. Le gouvernement doit cesser de fragiliser toute l’industrie aérienne par l’embauche de pilotes étrangers », affirme Pierre Dionne Labelle.