J’ai côtoyé pendant 2 ans Jean Guilda et Guilda au début comme attaché de presse et par la suite j’ai pris la relève de Percival Bromfield (souffrant d’un cancer du colon) en management. Le souvenir comique de cette époque est que Jean lorsqu’il se produisait à la Butte de Val-David à l’été 1984 avait décidé de m’imiter en voulant avoir des poules au chalet qu’il avait loué à Val-David.
Je lui en avais procuré mais 2 jours plus tard ses poules avaient été bouffées par les prédateurs et c’est là qu’il a commencé à me prendre au sérieux dans mes conseils (clôture). Il aimait bien mon chien snoopy et avait acheté à l'époque deux petits caniches qui ont été ses compagnons de vie très longtemps.
Je me souviens surtout que moi le jeune qui lui conseillait l'info à dire lors des entrevues que j’organisais à la Radio et la TV, Jean le mâle contestait tout ce que je lui conseillais. Mais aussitôt transformé en Guilda, il disait tout ce que je lui avais demandé de verbaliser. Un souvenir, entre autre, d'un billet d'un dollar que mon ami Jean Bergeron l’imprimeur avait transformé en Guilda dollar… lors de notre trajet vers Télémétropole à l’émission des Tannants, il refusait de le faire…. Pourtant lors de l’entrevue, en Guilda transformée, c’est la première chose qu’il a montré à l’écran. C'est la dualité du personnage avec qui je devais travailler et nous avons réussi à construire une complicité dans nos actions et dans nos différences. Il aimait bien ma fille Geneviève agée de 7 ans à l'époque et il lui offrait des bijoux, qu'elle possède encore.
Il m’est arrivé d’aider Jean à devenir la femme Guilda. Il était un maitre du maquillage et je connais ses trucs de métamorphose et je vous jure qu’il était un génie dans cet art.
Je dois vous dire que lorsque Jean devenait Guilda, il m’intimidait et pourtant je vivais et l'aidait dans sa transformation progressive et tout à coup lorsqu’il quittait la salle de maquillage, j’avais affaire à une autre personne. Il m’a souvent dit « Gilles paniques pas.. Ce n’est qu’un personnage! »
Suite au décès de son fils Yvan, nous nous sommes perdu de vue.. Appels téléphoniques …sans plus.
Dans sa dualité d’être humain, il demeure dans mon esprit la personne la plus étrange que j’ai côtoyée et il est à mes yeux un des plus grands artistes qui a traversé le temps avec intensité avec tant de brios confrontontant les tabous du clergé de l'époque.
Bon repos mon vieux Jean
P.S. J’ai en archives beaucoup de photos de l’époque où nous avons travaillé ensemble!