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«Beauté perforée» de Bernard Antoun Imprimer Envoyer
Nouvelles Brèves
Lundi, 13 Août 2007
Nouveauté : Parution d'un livre de poèmes
       
Titre du livre : BEAUTÉ  PERFORÉE
 
Auteur : Bernard Antoun (auteur du livre d'art Laurentïdes et du recueil de contes Mémoires de ciels et de vents. C'est son 27ème ouvrage publié) 
 
Genre : Poésie
Éditions : L'Harmattan
Lieu de publication : Paris
Date de parution : été 2007
Nombre de pages : 90 pages
 
Présentation du recueil
                                   
Les poèmes de ce recueil constituent un hymne à la vie. Ils sont nés de l’expérience immédiate et profonde de l’instant présent. Ils témoignent de la beauté qui engendre encore plus de beauté, malgré la déchirure qui rend la création moins belle. La prise de conscience intérieure des éléments ambiants mène à l’éveil qui, selon la pensée zen, est la présence et l’attention de tout l’être à soi et au monde.
Fondés sur les paradoxes, l’ambiguïté et la présentation des choses telles qu’elles sont, ces mots transcendent le mental, dévoilent, à leur insu, une dimension étonnante, distillée, de la réalité.
De la friction et de l’hétérogénéité de ces images, émergent un esprit neuf, une perception et une émotion neuves.
Écrits depuis un lit d’hôpital suite à un grave accident de voiture, ces textes proposent une réflexion sur la fragile pérennité de la vie, une observation de la nature et du monde environnant, un exercice d’introspection et une tentative de comprendre l’absurde fraîcheur de chaque moment, malgré les épreuves. Le rythme y est lent et méditatif.
Ce recueil est divisé en quatre parties : Après l’orage, Éclairs au quotidien, Passages d’hôpital, Ode au soleil levant. La dernière partie est un salut au Soleil inspiré de la tradition amérindienne.
Le titre  Beauté perforée traduit symboliquement plusieurs tristes réalités : la couche d’ozone perforée, la nature saccagée, l’avenir de l’humanité hypothéqué à cause de la surpollution et de l’effet de serre, les tours jumelles du 11 septembre éventrées, la jeunesse handicapée, une vie blessée, un chef-d’œuvre endommagé.
Bref, ce sont des poèmes verts, écologiques, une sorte de dialogue entre l’immobilité d’un malade alité et la mobilité de la nature en continuelles mouvance et évolution.
Tournée-rencontre avec ce nouveau recueil
 
  • Le vendredi 17 août à Rivière-Rouge, au K-fée Namasthé, à 19h. (105 rue Principale de l’Annonciation (sur la 117), animation : Anna-Louise Fontaine
  • Le samedi 6 octobre, au Café de la Gare, Prévost, à 19h30, animation : Anne-Marie Larocque

Entrée libre, bienvenue à tous et à toutes

Une autre tournée-rencontre est en préparation à Montréal
Brève biographie de l’auteur
 
Bernard Antoun Ph.D. est un poète des Laurentides. Il est aussi professeur, conteur, photographe. Il a publié vingt-sept livres (poésie, essai, théâtre, conte, spiritualité, écologie).
Plusieurs critiques ont loué son verbe haut et délicat qui saisit l’âme des choses et crée « l’émotion qui ne trompe pas » comme l’avait écrit sur lui Gaston Miron dans la présentation de son deuxième recueil.
L’écriture poétique de Bernard Antoun est d’une simplicité complexe, il recherche le plus subtil.
Bernard  Antoun a fondé Les Ami(e)s du conte et de la poésie des Laurentides (ACPL). Il est très actif sur scène, toujours proche du grand public.
 
Visitez le site web www.bernardantoun.com
 
Extrait de Beauté perforée
Éd. l’Harmattan, Paris, 2007
 
Ode au Soleil levant
 
amoureuse du soleil la terre retourne à lui
avec une élévation de brume
et un rythme d’oiseaux qui rayonnent de joie
 
une voix de feu sortie de la mi-ombre
venue de nul espace, de nul temps
m’entoure soudain et me prescrit
au creux du creux de l’oreille
alors que je contemple fébrile
les couleurs changeantes de ce nadir mystique :
 
« mange le chant sacré de cette rosée
bois le poème de gloire qu’écrivent en ce moment
toute plante debout
toute pierre, tout animal en vie
dévore sans effort l’intensité de ce qui t’illumine
avale cette brise rafraîchissante qui renouvelle              
bâtis en Lui ton avenir libre
car de ce soleil émergent force unique
et nourriture qui ne périt
de ce soleil le Je Suis laisse émaner
l’énigme de toute beauté
le silence de tout amour qui ne s’évanouit »
 
j’ai mangé et bu
ces rayons de soleil qui réchauffaient
la moelle de mes os et le suc de mon esprit
j’ai dévoré et avalé
ce qu’ici et maintenant j’ai vu :
la brise qui rafraîchit l’essence de tout ce qui est
la rosée qui nourrit et mystérieusement rajeunit
 
je me suis laissé bercer par les bras de la terre
par ce soleil de plénitude qui investit le ciel
de sa graduelle luminosité
me suis laissé laver et régénérer par
les mille teintes de jaune
de rouge d’orange aux intensités d’amour multiples
 
j’ai savouré l’éveil presque sans secret de l’univers
les lueurs de volcan de ce règne de brasier qui
ne s’achève
 
j’ai traversé comme un éclair
la rivière de la pensée          au-delà du tain de la réalité
ai brisé les filets et saisi le ciel de mon être
— ai découvert l’éveil par la vacuité
 
mon âme s’est désaltérée aux sources de l’infini ici
aux sources de l’infinie clarté
inondée par les laves en éruption
de ce brûlant soleil victorieux de la nuit
 
uni à moi dans la savoureuse inhérence
uni au cosmos dans sa plénitude d’essence
j’ai connu l’incommensurable universel instant
inscrit entre deux éternités
— ai vécu la non-entité
lumière première          réalité et vérité premières
ai vécu l’intégrale expérience de l’aveugle silence
la pulsion salvifique qui pousse vers         
la totalité du vivre
 
je suis sorti de ma coque comme d’une grotte originelle
j’ai goûté aux harmonies du vide
à la joie d’être avec          l’embryon de l’aujourd’hui
à la joie de se perdre dans la
totalité du mouvement du respire
 
j’ai cheminé sans radeau          prince sur la lumière
intime de la joie universelle
ai retrouvé l’envers de l’azur
et l’horizon          accessibles
 
 
j’ai rencontré le visage du primordial rayon
issu du souffle de la nuit
il recréait en dansant le constant inattendu
et les doigts sans orage de l’avenir
 
j’ai vu l’impermanente permanence en direct
 
j’ai embrassé l’univers embrasé de sollicitude
depuis : illusion la parole qui ne transmue l’éclair
qui ne capte l’incandescente et profonde beauté
 
seulement être dans l’instanéité
seul espace à vivre
 
se fondre dans l’unique
extérieur et intérieur réunis
 
se laisser emporter sans bouger
par les vagues de la brise de sa respiration
 
devenir arbre, lac
devenir brise, soleil
être oiseau et chant d’oiseau
être fleur et terre qui porte la fleur
 
percevoir l’unité          la voie
toutes choses disparaître
toutes choses communiquer et renaître
 
présent à tout          être la vie
 
transcender la croûte du réel
ne rien différencier
se relier aux éléments visibles
ou invisibles du vide
 
manifestation de l’unique dans le multiple
manifestation du multiple dans l’unique
 
déceler beauté de l’instant créé
— lac qui enveloppe d’intériorité
oublier les douleurs des ogives du temps
aspirer toute la sérénité de ce matin boréal
 
contempler ce jet d’eau
architecture de perles et de diamants
qui tombent musicalement
 
loriot jaune qui se nourrit à même mangeoire rouge
accrochée à un arbre de printemps
 
se libérer de la compulsion du temps
atteindre le sommet de l’universelle beauté
par le simple présent maintenant offert
 
se nourrir de la symphonie du silence
qu’orchestre le souffle           sans rassasier
 
chaque moment d’éveil          saveur d’éternité
fraîcheur d’éternité
 
retrouver en son corps l’archet de l’éther
entre brume et nuages
entre clapotis et feuillage
 
ne surgit que ce qui émerveille
 
arpenter chemins inédits
des prédécesseurs vers le sommet
rencontrer le matin du soi uni à l’univers
 
enjamber chemins de pierres, de neiges
chemins plats, escarpés
chemins verts ou déserts à cause
des sauterelles de la pensée
 
enfiler sentiers abrupts ou libérateurs qui ouvrent
prunelles des pays intérieurs
 
être traversé par l’éclair
l’esprit de sa chair transformé
debout devant la rose du soleil
 
les montagnes avec leurs arbres
les lacs avec leurs larves et millions de grains de sable
remerciaient par des cris synchroniques quasi audibles
l’aurore vive
pour ses éternels sursis
pour ce nouveau jour qui invite à se surpasser
à se consommer de joie jusqu’à la dernière goutte
 
ni le vent ni les heures ne semblaient s’agripper
en ce matin de nitescences
au totem du temps qui ne compte plus
toute chose savourait seulement
les dividendes du souffle du présent qui rutile
 
plus vivant je suis revenu
de ce mémorial viscéral sans usure
rempli d’une sève guérisseuse
rempli de rayons de plénitude
gratifié d’un jour
d’une chance unique d’achever mes cibles
 
plus éveillé je suis devenu
présent à la vraie vie
regreffé à l’infini
— lumière de soleil pour tout autrui
 
j’ai saisi l’urgence d’être
au-delà des griffes des saisons
plus près de la conscience du soleil
et de la terre qui ne le quitte
 

En spectacle

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