CSN: On profite de la campagne électorale

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Des ambulanciers réclament des changements
et des engagements fermes des partis politiques
 
– Pour éviter la détérioration des services ambulanciers en région et réduire les longs délais de réponse, les candidates et les candidats des partis politiques doivent clairement s'engager à réinvestir prioritairement dans ce secteur névralgique, affirment des représentants des ambulanciers-paramédics, affiliés à la CSN.
C’est le message que livrent les représentants du Rassemblement des employés techniciens ambulanciers-paramédics du Québec (RETAQ–CSN), de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH–CSN) et du Conseil central de Lanaudière (CSN) à la conférence de presse qui souligne également le passage de leur caravane de sensibilisation à Saint-Lin Laurentides. Dans un geste symbolique, les représentants des ambulanciers-paramédics ont également voulu encourager leurs membres à ne pas délaisser leurs revendications en leur remettant un chandail portant le slogan « Chaque minute compte ».
 
Les paramédics entendent rappeler aux partis politiques que les services ambulanciers directs en région sont les parents pauvres du réseau de la santé et des services sociaux. En particulier, l’existence d’horaires de faction dans plus d’une cinquantaine de zones, comme c’est le cas dans la région de Saint- Lin Laurentides, a pour effet d’ajouter inutilement des délais de plusieurs minutes à ceux normalement requis pour répondre à une situation d’urgence.
 
Cela découle du fait que les paramédics affectés à des horaires de faction ne sont pas dans leurs véhicules à attendre les appels, mais bien à leurs domiciles, contrairement à leurs collègues des centres urbains. Avant de se rendre sur le lieu d’un appel, ils doivent d’abord se rendre à la caserne pour prendre leurs véhicules. Or il est démontré que, selon le niveau d’urgence, un délai de quelques minutes peut avoir des conséquences néfastes, parfois fatales pour la santé et la vie des patients, sans compter une durée d’hospitalisation accrue.
 
« Il est aberrant de constater que dans plusieurs régions, les premiers à arriver sur le lieu d’un accident, après les policiers, ce sont souvent les services de remorquage, et non les ambulanciers-paramédics, ce qui donne une bonne idée de la valeur qu’accordent les décideurs à la vie et à la santé des personnes », soutient Dino Émond, vice-président du RETAQ–CSN. 
 
Une proposition syndicale a été présentée, l’automne dernier, au ministre de la Santé, Philippe Couillard. Estimée à environ 8 millions de dollars annuellement, elle permettrait la transformation des horaires de faction en horaires réguliers pour des paramédics oeuvrant dans 55 zones urbaines et semi-urbaines ciblées par la problématique du temps de réponse.
 
Même si, en décembre dernier, le ministre a accepté de mettre en place un comité de travail pour revoir les services préhospitaliers dont le rapport final est attendu en juin prochain, aucun engagement financier ou autre n’a été pris.
 
« Sans un engagement clair d’ajouter de nouvelles ressources financières dans le secteur préhospitalier, il est illusoire de croire que les temps de réponse vont être réduits. Pour améliorer les services à la population, il faut absolument que des efforts financiers soient réalisés à très court terme. Ça fait déjà trop longtemps que l’on attend. Il en va de la vie et de la santé des gens en région ». 
 
En décembre 2000, un rapport du Comité national sur la révision des services préhospitaliers d'urgence, aussi appelé rapport Dicaire, avait recommandé la transformation des horaires de faction, selon un échéancier s’étalant de juin 2001 à décembre 2005, dans le but de réduire le temps de réaction du système préhospitalier. Plus d’une année s’est écoulée depuis la fin de ce délai et, à ce jour, ce problème n’est toujours pas complètement réglé.
 
En terminant, rappelons que le RETAQ et l’ATPH représentent plus de 3000 paramédics, employé-es de soutien, répartitrices et répartiteurs au Québec. Ils sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui compte au-delà de 110 000 membres oeuvrant en grande partie dans le réseau de la santé et des services sociaux. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux regroupe plus de 300 000 membres parmi ses syndicats affiliés.