M. Laframboise sur les prix de l'essence

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 « Il est grand temps que les conservateurs se décident à protéger les consommateurs »
Mario Laframboise 

« Depuis le début de l'année, les prix de l'essence ont augmenté de 40 % et continuent leur montée vertigineuse. Ils sont passés en moyenne de 1,08 $ en janvier à 1,28 $ en avril pour atteindre plus de 1,40 $. Les pétrolières engrangent des profits exorbitants sur le dos des consommateurs, qui sont en quelque sorte prisonniers de l'industrie. Ça ne peut plus continuer comme ça, c'est complètement injustifié, et il faut agir », a affirmé le porte-parole du Bloc Québécois en matière de Transports, Infrastructures et Collectivités et député d'Argenteuil—Papineau—Mirabel, Mario Laframboise, en compagnie de Frédéric Quintal, de l'organisme L'essence à juste prix, qui participe à la tournée du Bloc Québécois visant à sensibiliser la population québécoise sur les actions que doit prendre sans plus tarder le gouvernement pour contrer la hausse démesurée des prix de l'essence.

 

« La période de déplacement des vacanciers où les gens se retrouvent en famille arrive, et les consommateurs risquent d’y goûter. En effet, il est souvent étrange de constater les fortes fluctuations des prix de l’essence tout juste avant la saison estivale. Les conservateurs n’ont rien fait pour les protéger de cette hausse probable. En attendant, les pétrolières sont mortes de rire et peuvent agir dans leur seul intérêt », a ajouté Frédéric Quintal.

 

« Le Bloc Québécois a identifié trois solutions pour faire en sorte que les automobilistes ne soient plus pris en otage par une industrie qui se soucie bien peu de leurs intérêts. En lui imposant des mesures disciplinaires, en la mettant à contribution et en diminuant notre dépendance au pétrole, nous pourrons renverser la vapeur et rééquilibrer les choses en faveur des consommateurs », a poursuivi Mario Laframboise.

 

Donner des dents à la Loi sur la concurrence

« L’enquête menée par le Bureau de la concurrence, qui a conduit à l’accusation d’un certain nombre d’individus et d’entreprises pétrolières, montre bien qu’il y a de la collusion dans la fixation des prix à la pompe. Elle a démontré les limites d’action du Bureau de la concurrence et plaide en faveur du projet de loi C-454 du Bloc Québécois, qui permettrait de mieux outiller le Bureau afin qu’il n’ait pas à attendre une plainte avant de mener enquête », a expliqué Mario Laframboise.

 

« Quand il n’y a pas de plaintes formelles sur des pratiques douteuses, il ne peut déclencher une enquête et condamner les coupables. L’observation sur le terrain n’était pas un argument suffisant pour débuter une enquête. La délation, la perquisition et l’écoute électronique ont été nécessaires pour la faire évoluer. Nous aurions voulu que le projet de loi entre en vigueur avant l’été, mais libéraux et conservateurs ont préféré s’opposer », a-t-il aussi fait valoir.

 

Faire contribuer l’industrie

« Alors que les prix de l’essence ne cessent d’augmenter, autant le gouvernement conservateur que son prédécesseur libéral persistent à accorder des avantages indécents aux pétrolières qui jouissent notamment, grâce à ces largesses, de baisses d’impôt faramineuses, de déductions accélérées pour l’amortissement et de subventions au stockage du carbone qui provient des hydrocarbures. Pourquoi les contribuables devraient-ils également payer pour ces cadeaux complètement injustifiés en plus de subir des hausses de 40 % depuis le début de cette année?  » a plaidé Frédéric Quintal.

 

« Les pétrolières ont aussi une grande responsabilité sociale et environnementale, et elles doivent l’assumer. Nous attendons depuis longtemps que les conservateurs se décident à leur imposer un plafond d’émission des gaz à effet de serre, qui donnerait lieu à un véritable marché d’échange et qui permettrait aux entreprises québécoises qui ont diminué leurs émissions de vendre leurs crédits excédentaires », a-t-il encore soutenu.

 

« La hausse des prix du pétrole et de l’essence appauvrit les Québécois et entraîne un transfert de leur richesse vers les régions pétrolières comme l’Alberta. Il y a tout lieu d’inclure tous les revenus pétroliers dans la péréquation, car la situation actuelle est absolument indéfendable. Alors que le Québec doit payer pour chaque kilowatt d’électricité, une énergie propre qu’il produit, la moitié des revenus provenant des sables bitumineux et des gisements de l’Atlantique est exclue de la péréquation, ce qui permet à l’Ouest canadien et aux provinces rattachées à l’Accord de l’Atlantique d’empocher des millions au détriment du Québec. Il faut que ça change », a pour sa part ajouté le député d’Argenteuil—Papineau—Mirabel.

 

Pour une révolution énergétique au Québec

Le porte-parole de l’organisme L’essence à juste prix a aussi appuyé la proposition du Bloc Québécois de diminuer la dépendance au pétrole qui constitue, selon lui, l’une des meilleures façons de s’affranchir collectivement de cette industrie gourmande, polluante et insatiable de profits.

 

« Il y a des solutions de rechange à l’utilisation du pétrole. Elles consistent notamment à inciter les constructeurs à produire des véhicules qui consomment moins d’essence, ou à encourager le développement de technologies de l’énergie et du transport propres. L’annonce récente de Bombardier, qui prévoit la création de 3500 emplois, au Québec, pour l’assemblage et la construction de sa nouvelle ligne d’avions commerciaux CSeries, des avions qui consomment moins d’essence, montre bien que l’avenir réside dans les solutions plus vertes, moins énergivores. Ce qui tend à démontrer ce que les conservateurs ne semblent pas comprendre, à savoir qu’être vert, c’est payant et que le Québec a tout intérêt à prendre le parti de l’environnement plutôt que celui que les conservateurs nous proposent : le statu quo », a soutenu Mario Laframboise.

 

« Il faut que le gouvernement intervienne maintenant pour défendre la population québécoise et canadienne. La situation actuelle est intenable pour tous les consommateurs, et elle est causée par l’inaction du gouvernement et sa complaisance envers les pétrolières. Aux yeux de tous ceux qui doivent payer des sommes exorbitantes pour pouvoir se déplacer, le gouvernement est coupable d’un laisser-aller outrancier qui permet aux pétrolières d’agir à leur guise. On comprend bien leur ras-le-bol : le gouvernement l’entendra-t-il? On le souhaite. Après tout, sa raison d’être n’est pas de défendre les intérêts privés au détriment des électrices et des électeurs qu’il est sensé représenter d’abord et avant tout », a conclu Mario Laframboise.