J'en ai marre… de la jasette au cinéma ! |
Johnny Marre |
Écrit par Pierre Lauzon |
Mercredi, 11 Février 2009 |
D’entrée de jeu, je l’avoue, je suis un grand cinéphile. Avec ma conjointe, quel plaisir d’aller s’enfermer dans une salle obscure pour recevoir l’œuvre d’un cinéaste d’ici ou d’ailleurs! À la fin du visionnement, ce plaisir peut devenir du bonheur ou l’impression de s’être fait voler du temps selon l’appréciation de l’œuvre. Sur une centaine de visionnements par année, il y a certes des déceptions, mais plus souvent qu’autrement de petits et de grands bonheurs. Ne dit-on pas du cinéma qu’il est le septième art avec tout le respect que nous devons à toute forme d’art qui est aussi respectueuse de son public? Par contre, le cinéma nous est tellement familier que nous prenons des familiarités qui frôlent parfois l’irrespect. À la maison, nous n’avons pas tous une salle de spectacle où le théâtre, la musique et la danse, entre autres, peuvent se faire valoir. Nous n’avons pas tous de grands espaces où la peinture, la sculpture et l’art visuel peuvent s’exposer. Toutefois, nous avons tous un écran télé où nous pouvons visionner tous nos films désirés. Autrefois, c’était sur un petit écran. Aujourd’hui, c’est sur un écran plasma HD de grandes dimensions avec le système de son correspondant. Au cinéma, c’est juste encore plus grand. Que faisons-nous à la maison quand nous regardons un de nos films loués ou achetés? Nous prenons nos aises. Nous sortons la boustifaille qui vient avec un tel visionnement et nous ne gênons pas pour émettre tous nos commentaires sur l’action du film ou sur les performances des artistes. Nous sommes chez nous. Pourquoi ne pas relaxer et se laisser aller à nos plaisirs personnels sans aucune gêne? Nous pouvons rire à tue-tête, crier, sauter, hurler… Cela ne dérange personne. Nous sommes quand même chez nous! Là où le bât blesse, c’est lorsque nous amenons avec nous nos habitudes de cinéphiles de maison dans un vrai cinéma. Évidemment, qui dit cinéma, dit aussi pop corn, liqueur, friandises et même pizza. Jusque là, c’est acceptable, même si nous n’oserions jamais en faire de même au théâtre, dans une salle de spectacle ou dans un musée. Cela fait partie de la « game », comme nous disons fréquemment. Depuis quelques années, une nouvelle entorse au respect de l’art a fait son apparition. C’est la jasette. Comme s’ils étaient à la maison, de plus en plus d’individus se permettent d’émettre des commentaires à voix audible tout au long de la projection à leur compagnon ou compagne de sortie cinéma. Le rire, l’émotion font partie du visionnement d’un film. La jasette, certes non! Qui paie son entrée au cinéma pour entendre en bonus des commentaires de voisins cinéphiles totalement inconnus??? Nous serions portés à penser que ce sont les enfants ou les ados qui dérangent ainsi les autres cinéphiles. Par expériences (de plus en plus nombreuses), ce sont des adultes et, curieusement, plus ils vieillissent, plus ils causent dans certains cas. Dernièrement, j’ai été voir le très bon et très éprouvant film « Polytechnique » du réalisateur québécois, Denis Villeneuve. L’œuvre et le sujet commandent le plus grand respect. Croyez-moi ou non, était assis tout près de nous un jeune couple dans la jeune vingtaine qui n’a pas cessé de faire des commentaires et même de rire à l’occasion tout au long de la projection. Des cinéphiles comme cela, j’en ai marre, car ils tuent à petits feux mon plaisir de me retrouver dans une salle obscure pour accueillir avec respect une œuvre que j’ai choisie. Du respect pour le septième art, pour l’œuvre et pour les autres cinéphiles, j’exige. Johnny Marre |
Commentaires
merci pour votre article ,il aidera peut-être à améliorer les choses.
Merci. Citer