Une solidarité à miner… |
Johnny Marre |
Lundi, 08 Mars 2010 |
Le mois prochain, il y aura dix ans que la population d’Oka a rejeté un projet d’exploitation d’une mine de niobium sur le rang Sainte-Sophie par la compagnie Niocan. Pour vous aider à vous situer, si vous n’êtes pas familier avec cette région, ce rang est celui qui est juste en face de l’ancienne Trappe d’Oka (ancienne parce que les trappistes ont quitté cette région pour Lanaudière). Sur ce rang, il y a déjà eu une mine en exploitation qui a été abandonnée au milieu des années ’70 suite à un conflit de travail. Une toute partie des cicatrices contaminée de cet abandon est d’ailleurs visible si vous allez faire une petite balade sur ce rang lors de votre prochaine cueillette des pommes cet automne. En avril 2000, lors d’un référendum tenu en bonnes et dues formes par la Municipalité okoise, la population concernée par ce projet a rejeté à 62% le projet minier qui se veut au beau milieu d’un des plus beaux jardins du Québec. Compte tenu que le taux de participation fut très élevée et que la communauté autochtone n’est pas allée voter, même si elle en avait le droit, car les Mohawks de Kanesatake ne votent pas ou si peu à toutes élections ou référendums qui ne sont pas ceux de leur communauté, c’est donc un rejet très massif du projet minier qui s’est alors manifesté.Avant et après ce référendum, l’opposition a toujours été vive à Oka sur cette tentative d’entacher sérieusement la vocation agro-récréo-touristique de cette très belle région du Québec. Vous n’avez qu’à penser aux très belles terres agricoles en exploitation, au Parc d’Oka, aux vergers, aux résidences, tous et toutes à proximité du projet minier, et vous conclurez immédiatement qu’il serait aberrant de donner le feu vert à cette exploitation minière. Pourtant, malgré le rejet évident par la population, la compagnie Niocan continue et persiste à vouloir imposer de gré ou de force leur rêve minier. Ses tentatives ne datent pas d’hier. Depuis 1995, elle a usé de toutes les tactiques pour arriver à ses fins, pour briser cette opposition, cette solidarité. Car, non seulement la population okoise a rejeté de façon décisive ce projet minier qui se veut le plus écologique qu’il puisse exister sur Terre, mais l’opposition est venue aussi de la section locale de l’Union des producteurs agricoles, de la communauté de Kanesatake, de plusieurs municipalités et de très nombreux autres groupes de citoyens des municipalités environnantes ou environnementaux, dont Eau secours, la Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau. Malgré aussi la très grande complicité du Conseil municipal d’Oka qui n’a nullement respecté le résultat du référendum en dépit des promesses en ce sens, malgré le lobbying très actif auprès de tous les élus, du conseiller municipal qui avait des parts dans cette compagnie aux ministres tant péquistes que libéraux, malgré les manœuvres d’un important employé municipal, avec sa conjointe, pour vendre des parts dans Niocan et pour faire signer une pétition favorable au projet minier en contrepoids au référendum (comme si une pétition pouvait avoir le même poids qu’un référendum!), malgré les experts de très grandes firmes comme KPMG et SNC-Lavalin pour essayer d’étayer leur crédibilité, malgré tant d’autres choses dont l’espace m’empêche de détailler davantage (il y aurait de quoi écrire un livre substantiel sur cette saga minière), Niocan n’a toujours pas obtenu son feu vert du ministère de l’Environnement. Vous pourriez croire qu’ils ont jeté l’éponge. Loin de là. Le président de Niocan continue toujours d’essayer de briser la solidarité autour de son projet minier par son lobbying politique, ses rencontres très fragmentaires de résidents d’Oka ou de promesses long comme le bras à tous ces élus, ces fonctionnaires, ces résidents okois ou de Kanesatake. J’en ai marre de ce mépris de la démocratie de la part de spéculateurs de tout acabit. Des gens de cette catégorie n’ont aucune réserve. Ils sont dans leur droit. Alors, tassez-vous! Ils n’ont pas encore compris qu’il ne suffit pas d’être dans les normes, d’être appuyé par des études scientifiques ou par une Loi des mines archaïque, d’être un potentiel de développement économique, pour que le tapis rouge leur soit déroulé. Il faut, au départ, que les gens qui vivent au jour le jour dans la région projetée soient d’accord avec ce projet aussi mirobolant qu’il soit. Ce n’est pas en essayant de briser, de miner cette solidarité que le projet est plus valable, est plus justiciable. Ce qui est le plus triste dans toute cette histoire, c’est que, si le ministère de l’Environnement tarde depuis plusieurs années à donner le feu vert à ce projet minier, c’est avant tout parce que la communauté autochtone y est opposée et que, pour rien au monde, le gouvernement du Québec ne veut rééditer la Crise d’Oka qui aura vingt ans cette année. Si Niocan réussissait à « convaincre » la communauté de Kanesatake, la ministre de l’Environnement et le Conseil des ministres auraient moins de réticences, de scrupules à permettre à Niocan de procéder à l’exploitation de sa mine, et ce, au plus grand mépris de la population okoise, des producteurs agricoles et des très nombreux opposants extérieurs à Oka. Une solidarité, c’est immensément difficile à maintenir. Ceux qui veulent la briser, la miner ont toujours la partie la plus facile, car ils comptent beaucoup sur l’usure pour arriver à leurs fins. La solidarité okoise, autochtone et extérieure est donc encore plus exemplaire. Chapeau à vous tous qui résistez malgré tout après toutes ces années de lutte!!! Vous avez toute notre admiration. Que le respect soit avec vous et avec la population d’Oka! Johnny Marre |
Commentaires
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