Retraités, ces parasites financiers? |
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Johnny Marre |
Lundi, 19 Avril 2010 |
Cette génération de l’après deuxième guerre mondiale est si nombreuse qu’elle fait une cible on ne peut plus parfaite pour tous les maux actuels de notre planète, ici comme ailleurs. Elle a le dos si large qu’elle peut en prendre aussi large dans sa part de nos problèmes. Je veux bien, faisant moi-même partie de cette génération bénie ou maudite. Aucun baby-boomer ne prétendra aujourd’hui que sa génération a été parfaite sur toute la ligne. Par contre, aucun baby-boomer ou membre d’une génération subséquente ne peut prétendre, sans verser dans la démagogie, que cette génération fut et est poche sur toute la ligne. Dans la vie de tout citoyen passé, actuel ou futur de notre planète, tout n’est pas que noir ou blanc. Ce n’est évidemment pas moi qui vous apprendrai que la vie est faite beaucoup plus de toutes les nuances allant du blanc au noir.
Aujourd’hui, de plus en plus, non seulement on veut leur mettre presque tous les péchés du monde sur le dos, mais on déplore également qu’ils et elles ne cessent de vieillir, tout en risquant de vivre beaucoup plus vieux que les générations précédentes. Ce constat qui se veut négatif l’est essentiellement en raison de sa portée économique. Chaque nouvelle année apportant son lot de nouveaux baby-boomers à la retraite fait craindre le pire, semble-t-il, pour l’économie de notre pays. Il n’y a pas si longtemps, ceux et celles qui étaient pointés du doigt comme étant les parasites de notre société, c’étaient les gens qui vivaient de l’aide sociale. On les accusait et on les accuse tout autant aujourd’hui (mais moins publiquement!) de vivre aux crochets de la société pendant que tous les autres travaillent quotidiennement et péniblement pour assumer le bien-être de tout ce beau monde. En ce début du 21e siècle, on a changé la cible. Les retraités, cette masse en croissance continue, sont devenus les nouveaux parasites financiers de notre société actuelle et future. On prétend faussement que ce sera de plus en plus ardu de faire vivre cette génération vieillissante.
J’en ai marre de cette simplification trop facile des équations économiques. Les retraités, au même titre que toutes les autres catégories de citoyens, ne sont pas plus parasites que les autres. Il y a des retraités qui ne peuvent survivre qu’avec l’aide de l’État au même titre que des jeunes dans la vingtaine. Des adultes de tous âges sont obligés de s’en remettre au partage de la richesse collective. Par contre, il y a de très nombreux retraités qui versent annuellement des sommes importantes de leurs revenus et/ou de leurs économies dans les coffres de l’État au même titre que la plupart des gens dits actifs. Dits actifs, parce que s’il y a une donnée trop souvent ignorée, c’est bien celle de l’apport humain et financier d’un grand nombre de retraités dans le bénévolat (cette richesse si grande, mais si mésestimée et si mal évaluée pour son apport à notre collectivité!) et dans leur implication dans de nombreuses causes pour un mieux-être collectif. Ce n’est pas parce que l’on est retraité de l’enseignement ou de quelque autre profession ou emploi, que l’on passe nos journées à nous bercer ou les deux pieds sur la bavette du poêle, comme on disait autrefois. Si je ne suis plus actif dans le système scolaire, je le suis tout autant dans plusieurs autres domaines. Il y a des jeunes comme des gens plus âgés qui sont inactifs pour des raisons parfois très justiciables, parfois inexpliquées. Il y a des jeunes comme des gens plus âgés qui sont très actifs et qui contribuent de multiples façons à l’enrichissement personnel et collectif de chacun. En bout de course, c’est cela qui compte. Que le respect soit avec vous et avec l’apport positif de tous les retraités!
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