C’est reconnu, l’internet, c’est la possibilité de naviguer à une vitesse de plus en plus grande. Cette capacité de voyager très rapidement dans le cyberespace entraîne un comportement général à vouloir faire tout rapidement. Nous développons ainsi l’habitude de rédiger un courriel sans prendre le temps de nous relire ou de réfléchir sur la façon que nous envoyons notre message. Souvent aussi, nous pouvons faire suivre un courriel amusant que nous avons reçu à plusieurs de nos connaissances, désirant les faire profiter du petit bonheur que nous avons eu en recevant cette pensée qui vient de…, qui vient de…, qui vient de…

De cette façon, nous sommes mis en contact avec plein de nouvelles adresses de gens que nous ne connaissons pas nécessairement et, par ricochet, ceux-ci sont informés de notre adresse courriel pourtant confidentielle. Jusque là, c’est le résultat de connaissances très bien intentionnées qui ne nous veulent aucun mal ou problème, mais qui agissent plutôt par ignorance ou par nonchalance. Si elles en étaient informées ou si elles prenaient conscience de la portée éventuelle de leur négligence en n’utilisant pas la copie conforme cachée lors de leurs envois à plusieurs personnes qui ne se connaissent peut-être pas ou qui ne désirent pas nécessairement que leur adresse courriel soit divulguée à tout le monde, ces gens plein de bonnes intentions au départ feraient plus attention à l’avenir.

Là où ça se gâte vraiment, c’est lorsque des gens conçoivent ou font suivre les fameux « powerpoint » ou fichiers pps. Au départ, ces diaporamas simples avec de très jolies photos, de la musique et du texte, sont remplis de très bonnes intentions, comme, semble-t-il, l’enfer en est pavé. Trop souvent, le texte se veut moralisateur, quelque peu subliminal. Les concepteurs et ceux qui les véhiculent par la suite cherchent plus souvent qu’autrement à enrober ce texte de photos accrocheuses et d’une musique habituellement agréable.

C’est normalement la fin qui gâche tout. Le message finit généralement par un « si je t’envoie ce courriel, c’est pour te dire que je t’aime ». Jusque là, c’est très gentil de la part de l’expéditeur. Mais pourquoi me demande-t-il trop souvent de lui retourner ce diaporama d’amitié ou d’amour? Pourquoi cette requête de quémander une expression mutuelle d’affection? Pourquoi s’attendre à ce que je ne brise pas cette chaîne de fraternité humaine non réclamée de ma part? Pourquoi vouloir acheter mon affection ou ma solidarité en mettant parfois en boni la possibilité de gagner un prix quelconque ou la réalisation d’un de mes vœux? Pourquoi même me menacer si je ne donne pas suite à la requête?

J’en ai marre de cette quête d’amour mielleuse où ces belles photos et cette douce musique n’ont pour but que de tenter de me culpabiliser ou de me menacer. Si je veux témoigner à quelqu’un mon affection, ce n’est pas en essayant qu’il ou elle se sente « cheap », en exigeant un retour d’ascenseur, que je permettrai cet échange positif. L’amitié, l’amour, la fraternité, ça ne se commande pas! Cela doit être spontané et non commandé. Amusons-nous à concevoir ou à faire suivre des diaporamas pour la beauté des images ou pour le simple plaisir de passer un moment agréable! Cessons d’exiger quoi que ce soit en retour!