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J'en ai marre… de la démocratie bafouée! Imprimer Envoyer
Johnny Marre
Mardi, 10 Mars 2009

Comme nous sommes chanceux, paraît-il! Nous sommes nés et nous vivons dans un des pays les plus démocratiques de la planète, le Canada ou le Québec, selon nos allégeances. Nous élisons nos représentants aux différents paliers de gouvernement et dans plusieurs organismes. Nous votons de plus en plus souvent. Nous pouvons chialer contre tous ces élus sans passer par le peloton d’exécution. Que demander de mieux??? C’est le bonheur sur Terre.

D’accord! D’accord! Vous allez me dire comme Félix Leclerc que le lendemain des élections, ils ne se rappellent plus de notre nom. Eh, oui! Il y a toujours de nouvelles réalités après les élections qui font qu’ils ne peuvent pas réaliser leurs promesses de campagne électorale. Mais que voulez-vous?, dirait un de nos anciens premiers ministres canadiens. Évidemment, nous oublions souvent que leurs bonnes intentions, c’était pour un mandat d’au moins quatre ans. Il faut leur donner quand même un peu de latitude. Soyons indulgents!

Ce que je trouve amusant, c’est l’analyse que font les commentateurs ou les potineurs politiques au lendemain des élections. En partant du principe que le peuple a parlé, ces spécialistes, politologues ou autres, en déduisent automatiquement que si le gouvernement est minoritaire, c’est ce que les électeurs voulaient. Êtes-vous sérieux, messieurs, dames?

Quand j’exerce mon droit de vote, quand je mets mon petit x à côté d’un candidat, je ne me dis jamais que je fais ce choix-là parce que je veux un gouvernement minoritaire ou majoritaire, avec plus ou moins de force. C’est le résultat de tous ces votes individuels qui a pour conséquence de nous retrouver avec un gouvernement plus ou moins majoritaire. Personne, individuellement, n’a fait ce choix.

Par contre, quand je fais mon choix, est-ce que j’ai vraiment le choix? Est-ce que je vote pour un candidat ou contre les autres candidats? Finalement, plus souvent qu’autrement, est-ce que je vote pour un candidat ou pour un parti? Si je vote plutôt pour un parti, je n’ai jamais eu mon mot à dire sur l’homme ou la femme qui est le plus apte pour défendre les valeurs fondamentales de ce parti. O.K.! Vous allez me dire que je n’ai qu’à militer dans ce parti si je veux participer au choix du candidat idéal.

Le hic, c’est que le candidat qui serait idéal n’est même pas intéressé à poser sa candidature. Car, dans les partis politiques du Québec ou du Canada, tout comme au niveau des municipalités, des commissions scolaires, des syndicats, des associations de tout acabit, le choix ne se fait qu’entre quelques individus, allant du missionnaire à l’opportuniste maquillé. Et encore là, c’est quand il y a plus qu’un candidat. Ça se bouscule rarement aux portes. La couvée est rarement excellente. Nous en sommes tous et toutes un peu, beaucoup responsables. C’est pourquoi qu’après on peut nous reprocher d’avoir les gouvernements ou les dirigeants que nous méritons.

J’en ai marre que la notion de service se perde trop souvent au profit de celle de carriérisme. J’en ai marre de notre paresse collective où nous nous lavons trop souvent les mains tel des Ponce Pilate des temps modernes, où nous remettons trop lâchement nos destinées individuelles et collectives entre les mains de dirigeants qui trop souvent mettent leur destinée individuelle au premier plan de leurs choix politiques. La notion de service se meurt, non pas chez les bénévoles, mais chez un grand nombre de nos élus de quelque niveau que ce soit.

Nous sommes immensément chanceux de vivre en démocratie. Comme un conjoint ou une conjointe que nous prenons pour acquis, avons-nous oublié que nous lui devons le plus grand des respects? J’y reviendrai plus en détails, car j’en ai marre de la voir bafouée si souvent dans la quasi indifférence générale.

Johnny Marre