Mot de passe oublié ?
Member Area

La15Nord.com

Sunday
Nov 24th
Qui veut mon cadeau? Imprimer Envoyer
Johnny Marre
Lundi, 11 Janvier 2010

Pour la période des Fêtes que nous venons de terminer, il s’est dépensé des millions de dollars pour l’achat de cadeaux aux membres de notre famille, à des amis ou à des collègues de travail. Selon les sondages, année après année, nous dépensons tous, individuellement, plusieurs centaines de dollars juste pour cette période particulière. Ces cadeaux ne tiennent pas compte de toutes les autres fêtes ou occasions qu’il peut y avoir tout au cours d’une année.

L’industrie du cadeau est depuis longtemps très florissante. Nous savons tous que de très nombreux commerces font une très bonne partie de leurs revenus grâce à cette période des Fêtes et de toutes les autres, qu’elles soient commerciales ou non. C’est sûrement le côté le plus positif. Car, sans l’existence du cadeau matériel, entendons-nous, de très nombreux magasins et entreprises perdraient leur raison d’être et leur capacité de survie même à court terme. Il faut bien que l’économie roule. Le cadeau y contribue grandement, même si ce n’est pas une nécessité de la vie. Quoi que…

L’industrie de la publicité, grande complice de celle du cadeau, ne cesse de s’ingénier à trouver l’angle pour nous séduire et nous laisser succomber, à un tel point que de très nombreuses offres de possibilités de cadeaux pour Noël s’affichaient tout naturellement dans des prix à trois chiffres, sinon plus. Donc, si sous le sapin, je dépose des cadeaux moins dispendieux, que je le veuille ou non, je me sens un peu « cheap » d’avoir aussi peu ouvert les ressources de mes cartes de crédit.

Les enfants, qui ne sont pas sans ignorer ces publicités qui inondent nos écrans de télé ou notre publi-sac, qui sauront s’informer auprès de leurs petits voisins ou camarades de classe des cadeaux qu’ils ont reçus, croiront facilement qu’ils n’ont pas vraiment de chance d’être dans une famille pauvre ou trouveront leurs parents peu généreux si eux aussi n’ont pas une console électronique, leur portable, leur équipement sportif dernier cri, leur ipod ou leur voyage dans le Sud, comme la plupart de leurs connaissances.

Le cadeau n’est pas ce qui nous permet de survivre jour après jour. Il se doit d’être plutôt le ciment qui lie nos liens affectifs, nos relations familiales et sociales. Ce qui m’étonne à chaque année, c’est d’apprendre le pourcentage quand même très élevé des cadeaux qui ne trouvent pas preneurs. Ils sont soit retournés, soit échangés, soit oubliés à jamais sur une tablette ou dans un fond de tiroir, quand ils ne sont tout simplement jetés ou dans le bac de recyclage de janvier.

Qu’un cadeau donné de très bonne foi et en toute affection soit, par erreur défectueux, pas tout à fait de la bonne grandeur ou un double d’un cadeau déjà reçu, cela va, mais pas à un si haut pourcentage. Quel est le bogue? Qu’est-ce qui cause autant de dérapages? Serait-ce que nous donnons trop souvent des cadeaux parce qu’il faut bien que nous en donnions, sinon que vont penser les autres? Serait-ce que nous sommes trop nonchalants dans nos choix de cadeaux et que nous achetons ce qui nous tombe facilement sous la main juste pour combler le vide dans le sac? Serait-ce que nous ne prenons pas le temps de personnaliser vraiment chacun des cadeaux que nous offrons?

J’en ai marre de cette pauvreté. Nous sommes en fait si souvent pauvres de notre temps. Nous manquons beaucoup trop souvent de temps pour les autres. Nous ne savons pas nous organiser ou nous sommes trop nonchalants pour prendre le temps qu’il faut. Personnaliser vraiment le cadeau que nous voulons offrir, écrire un mot très personnel dans une carte, tout cela demande plus de temps que d’acheter seulement un cadeau parmi tant d’autres offres.

Pourtant, ce qui nous touchera le plus, ce sont ces mots écrits avec plein de sincérité et d’affection. C’est ce cadeau dont nous sentons qu’il a vraiment été choisi spécialement pour nous et qu’il n’aurait pas été donné arbitrairement à n’importe qui d’autre. C’est ce dessin appliqué d’un enfant juste pour nous, avec un gros « Je t’aime, grand-papa! » au beau milieu du dessin. C’est cette touche personnelle qui veut nous dire que nous sommes quelqu’un d’important dans la vie du donateur. C’est l’affection qui transpire immédiatement du cadeau. C’est le respect témoigné à travers cet élan du cœur qui se devrait d’être sincère à 100%. La valeur monétaire perd alors toute son importance si l’affection est à tous points de vue au rendez-vous. Qui nous l’apprendra? Qui l’apprendra à nos enfants!

Que le respect soit avec vous!

Johnny Marre