Pour l'amour de Dieu, Wô! |
Johnny Marre |
Lundi, 31 Mai 2010 |
C’est incroyable comme les religions ont toujours conditionné l’Histoire humaine depuis la nuit des temps. Car notons, dès le départ, qu’il y a une différence très importante entre la spiritualité de chaque être humain et la religion qui est cette spiritualité érigée en système. Des premiers êtres préhistoriques, ceux de l’âge des cavernes, jusqu’à aujourd’hui, l’être humain a toujours senti personnellement et collectivement le besoin d’expliquer ses questions sans réponses ou ses limites intellectuelles par l’existence d’esprits ou de forces nettement supérieures. Ces dieux ne pouvaient et ne peuvent avoir que la seule réponse à nos faiblesses, à nos petitesses humaines. Il a toujours importé que ces êtres nettement supérieurs se doivent d’exister pour pallier à nos lacunes, à nos incompréhensions. Même si nous ne comprenons pas toujours, ce n’est pas grave. N’est-ce pas pour cela que la notion de foi a été inventée? L’être humain ne s’est pas contenté de s’en remettre à ces dieux pour expliquer l’inexplicable momentané ou permanent; il s’en est surtout servi pour justifier ses très nombreuses lâchetés ou dominations. D’où l’existence des guerres de religions, tant autrefois qu’aujourd’hui, sous de multiples formes. Que d’atrocités, que de barbaries, que de violences humaines la race humaine n’a-t-elle pas commise en se justifiant sur les chemins tracés par ces dieux! Que de mots, que d’orientations de vie, que de notions de Bien et de Mal ne leur a-t-on pas mis dans la bouche et dans l’esprit pour justifier l’injusticiable? Pourtant, ces êtres dits supérieurs ne sont jamais venus et ne viennent jamais nous parler ou nous conseiller directement. Quand on a la foi, c’est plus commode de leur mettre nos propres mots, nos propres volontés en bouche!!!Étrangement, tous dieux confondus, le message de base de ces êtres supérieurs, véhiculés ou non par leurs messagers, est toujours le même, un message de paix et d’harmonie. Ce sont les systèmes que sont les religions qui y mettent leurs nuances, leurs interprétations, leurs exigences. Les dieux sont Amour, dit-on souvent. Ce sont les êtres humains qui dictent les orientations souvent négatives du message de base. Car, si on est réaliste deux minutes, il ne devrait y avoir théoriquement qu’une seule religion puisqu’il n’y a qu’un seul message commun de ces dieux, outre celui que l’espèce humaine a rajouté au fil des siècles. Nous, au Québec, nous n’y avons jamais échappé, pas plus qu’ailleurs. La domination de l’Église catholique pendant quelques siècles, si elle a eu des retombées positives sur certains plans pour la survie de notre nation, elle a eu tout autant des côtés pervers, voire dictatoriaux à certaines périodes de notre histoire. Depuis cinquante ans, ce joug religieux a perdu rapidement de son emprise sur nos vécus personnels et collectifs. C’est pourquoi les réactions sont toujours très vives quand une religion ou une autre semble vouloir nous ramener cinquante ans en arrière. Que ce soit le voile intégral ou la burqua, que ce soient les positions homophobes ou antiavortement, la réaction est à la fois défensive et offensive. Individuellement et collectivement, nos insécurités, justifiés ou non, selon les points de vue, nous poussent à nous braquer et à craindre le pire pour notre avenir et pour nos acquis qui nous sont si chers, pour nos valeurs québécoises qui sont en fait le reflet, on ne peut plus clair, du message humain de base qui privilégie l’harmonie et la paix, que nous soyons croyants ou non en un ou des êtres supérieurs. Quand nous sentons que le principe chèrement acquis de l’égalité des hommes et des femmes dans notre société est menacé par les attentes, les exigences d’une ou de plusieurs religions, nous nous levons de plus en plus collectivement pour rappeler que cette égalité ne passe pas par une burqua ou par une volonté supposément divine de dicter à la femme ses choix personnels de conception. Quand un cardinal, soit-il de plus un Primat de l’Église canadienne, se permet de déclarer devant une assemblée de pro-vie que l’avortement est injustifié même en cas de viol, c’est un haut-le-cœur collectif et nettement majoritaire qui résonne dans nos médias et dans nos chaumières. C’est un Wô, les moteurs! spontané qui se fait entendre. Ce n’est pas juste le fait que certaines personnes portent le voile intégral ou la burqua. Ce n’est pas juste le fait que des autorités dites religieuses disent tout au haut ce qu’ils pensent tout bas (ne sommes-nous pas en démocratie, après tout?). C’est beaucoup plus ce qui se cache de nocif derrière ces manifestations publiques qui est foncièrement malsain pour nous tous. Certaines musulmanes peuvent bien se réclamer de leur religion pour tenter de justifier cet abaissement de l’être humain. Certains, prêtres ou non, peuvent bien proclamer qu’il n’y a que Dieu qui a le droit de vie ou de mort. Il n’en demeure pas moins que toutes ces directives soit disant divines n’ont rien à voir avec le message universel d’harmonie et de paix qui devrait être notre seul guide à tous les terriens et terriennes de notre si belle planète. J’en ai marre des tentatives de dictature des religions. Cessons de faire dire à des dieux réels ou non ce que nous n’avons nullement la capacité humaine de justifier! L’humanité ne s’en portera que mieux. Que le respect, l’harmonie et la paix soient toujours notre seul moteur personnel et collectif de vie! Johnny Marre |