Coup de vent musical à Prévost |
Opinion |
Écrit par Pierre Lauzon |
Lundi, 18 Janvier 2010 |
Si vous étiez de passage à Prévost en ce samedi soir de la mi-janvier, avez-vous senti ou, encore mieux, avez-vous vécu ce coup de vent particulier qui a soufflé sur cette charmante municipalité des Laurentides? Ici, on ne parle pas de refroidissement éolien. Au contraire. C’est plutôt un coup de vent plein de chaleur qui n’est sans doute pas étranger au climat doux actuel. Si vous étiez présent au Centre culturel de Prévost le 16 janvier dernier, vous n’avez certes pas été indifférent à ce coup de vent. Dans une atmosphère qui n’était pas sans rappeler celle des boîtes à chansons d’autrefois, comme la Butte à Mathieu, avec ses tables où la lumière des chandelles a dansé toute la soirée et par l’ambiance très conviviale des très nombreuses personnes qui s’y étaient donné rendez-vous, les Diffusions Amal’Gamme nous offraient une soirée celtique 2010 pour débuter la deuxième partie de leur programmation 2009-2010. Mais, me direz-vous, quel est ce coup de vent? C’est tout simplement le quatuor Aveladeen, nom qui veut dire coup de vent en gaélique breton. Ces quatre musiciens très talentueux étaient au départ un trio qui avait pour point d’intérêt la musique celtique. Avaladeen existe déjà depuis plus de cinq ans. Si la musique celtique était le point de départ et est toujours présente dans leurs prestations, le trio, puis le quatuor, ne fut pas long à faire éclater les frontières de cette musique pour en faire davantage une musique aux multiples racines et influences musicales. Ce quatuor est composé de Michel Dubeau que nous avons déjà eu le bonheur de voir et d’entendre en début de saison des Diffusions Amal’Gamme avec son quartet qui nous présentait l’univers sonore de Wayne Shorter. Ce virtuose de la clarinette, du saxophone et de la flûte sous toutes ses formes, entre autres, était accompagné de trois autres musiciens tout aussi talentueux. Vous croyez sans aucun doute que si Aveladeen veut dire coup de vent, nous avons donc affaire à un quatuor d’instruments à vent. Pas du tout. Les trois autres musiciens viennent plutôt compléter, enrichir l’univers sonore des instruments à vent de Michel Dubeau. Il y a Benoît Chaput aux guitares et aux autres instruments à cordes, Bernard Ouellette, le percussionniste, qui joue également de la guitare, et Raoul Cyr, le guitariste, mais aussi le complément des trois autres avec le trombone, le bouzouki, le bugle et le bodhran. De plus, ces trois musiciens apportent leurs propres créations à l’enrichissement musical du quatuor. Car, si ce groupe est né du celtique et s’en inspire souvent, ce ne sont pas des pièces traditionnelles celtiques qui meublent leur répertoire. C’est davantage leurs propres inspirations musicales nourries de leurs influences et de leur cheminement musical réciproque qui nous donnent droit à des œuvres inédites pour la plupart ou apprêtées à leur saveur musicale. Évidemment, quand on nous annonce une soirée celtique, nous pouvons facilement nous attendre à une soirée plutôt médiévale. Par contre, quand on ajoute 2010 au titre de ce rendez-vous musical, nous nous rendons bien compte rapidement que ce n’est pas l’époque médiévale qui est recréé, mais beaucoup plus celle de quatre musiciens bien ancrés dans notre époque et riches des multiples univers musicaux d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs. Personnellement, je ne suis pas un grand amateur de la cornemuse. Ce n’est pas un instrument qui me fait vraiment vibrer musicalement. Mes oreilles n’apprécient pas toujours ses notes. Toutefois, dans l’ensemble, outre mes bémols pour ces cornemuses, j’ai très apprécié cette soirée musicale très particulière. Nous avons même eu droit à des gigues ou des reels inédits qui ont été une fête pour de nombreux pieds présents au point de faire vibrer le plancher même du Centre culturel de Prévost. Il y avait presque par moments une ambiance du temps des Fêtes, comme si ce rendez-vous musical venait clore cette période effervescente de chaque année. Les ouvreurs d’art que sont les Diffusions Amal’Gamme nous convient aux regards poétiques du pianiste Michel Fournier, le 30 janvier prochain. Ce sera un univers tout à fait différent. C’est ce qui fait la richesse de ce grand diffuseur musical et culturel des Laurentides. Il nous ouvre sur différents sentiers musicaux à explorer, loin des autoroutes musicales commerciales. Un gros merci, Diffusions Amal’Gamme! Pierre Lauzon
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