Encore une fois, la magie a opéré. La première fois où j’ai assisté à un spectacle éclairé uniquement par des chandelles, c’était un spectacle du merveilleux Claude Léveillée dans la toute aussi merveilleuse église de Saint-Eustache. C’était il y a une bonne trentaine d’années. Tout le monde était sous le charme, tant de la musique de Léveillée que de l’ambiance.

Cet été, le metteur en scène et comédien, Serge Postigo, nous a offert l’Avare de Molière dans le cadre du Festival Juste pour rire, avec pour tout éclairage mille chandelles. Ce fut un grand succès. Dans notre coin de pays, c’est Michel Corbeil, notre créateur de moments de bonheur, qui en a fait sa marque de commerce. Peu importe le spectacle qu’il produit, c’est toujours ou presque dans une église, avec l’éclairage principal d’une trentaine de chandelles. Le décor souvent fabuleux des églises avec leurs verrières, auquel Michel Corbeil ajoute, en plus des chandelles, des photos de moyenne et de grande dimension, et des textes préparés avec soin qu’il nous livre avec sa voix chaleureuse, la table est mise pour une soirée de pur bonheur musical. Mais encore faut-il que les artistes soient au rendez-vous. N’ayez crainte, monsieur Corbeil sait toujours s’adjoindre des artistes de haut niveau pour livrer le plat principal de la soirée!

Samedi soir dernier, le 21 août, à Deux-Montagnes, c’est le quatuor à cordes Rhapsodie qui nous offrait un concert où Aznavour, Streisand, Piaf, des musiques de films constituaient les principaux ingrédients. Nous étions déjà en terrain largement conquis par toutes ces grandes musiques puisqu’elles nous sont toutes très familières. Cependant, c’est un couteau à deux tranchants, comme on dit souvent. On ne peut pas faire dans la fausse dentelle car le public ne le pardonnerait pas. Il importe que le talent d’interprétation soit à la hauteur de ces musiques connues universellement.

J’ai déjà eu l’occasion de vous dire toute l’appréciation que j’avais eue suite à un de ces concerts sous les chandelles avec ce quatuor dans l’église de Sainte-Adèle, à l’été 2009. Évidemment, Amélie Lamontagne, premier violon, Line Denault, deuxième violon, Nayiri Piloyan, alto, et Sophie Coderre, violoncelle, n’ont pas perdu de l’éclat de leur talent depuis l’été dernier.

Toutes les quatre sont des artistes accomplies qui, en plus de leurs propres activités musicales, performent à chaque fois dans les nombreux concerts que produit Michel Corbeil un peu partout dans les Laurentides et ailleurs. C’est donc un quatuor qui a beaucoup d’expériences à travailler ensemble. On sent leur complicité et leur maîtrise personnelle de leur instrument respectif.

Ce quatuor sait ajouter sa touche particulière pour rehausser encore davantage les œuvres au programme. Que ce soit pour « Mourir d’aimer » d’Aznavour, « L’hymne à l’amour » de Piaf, « Memory » de Barbra Streisand, la musique du film Séraphin ou de Titanic, elles savent nous emporter et nous faire rêver. Un peu plus et nous voudrions nous retrouver bien assis dans notre fauteuil préféré devant un réconfortant feu de foyer avec leurs musiques pour nous donner du bonheur. Ce n’est pas impossible puisque qu’une très grande partie de la musique de ce spectacle est disponible sur cd. Donc, si vous n’avez pu être des nôtres à Deux-Montagnes, visitez votre disquaire préféré et gâtez-vous lors d’une de ces soirées de l’automne ou de l’hiver à venir.

La prochaine fois que vous entendrez parler qu’il y a un Concert sous les chandelles dans votre coin de pays, n’hésitez pas. Avec Michel Corbeil, vous jouez toujours gagnant. En plus, du quatuor Rhapsodie qui livre régulièrement ce concert de musiques de films, un autre concert consacré aux comédies musicales et aux airs d’opéra, et un concert de Noël, il y a la pianiste Myriam Gendron qui nous offre un concert pour souligner le 200e anniversaire de Frédéric Chopin. Enfin, la pianiste Ève Bourgouin  performe aussi régulièrement dans la 5e symphonie de Beethoven. De quoi satisfaire tous les goûts ou presque!

C’est grâce à des gens comme Michel Corbeil ou les Diffusions Amal’Gamme que nous avons la chance de côtoyer ces artistes à prix très abordables dans notre coin de pays. Pourquoi nous en priver?

Pierre Lauzon       
Les éditions Pommamour