Ah, ce que Frédéric Chopin doit être heureux en cette année 2010! Car cette année marque le 200e anniversaire de sa naissance, année bénie qui a donné à notre univers un génie de la musique. D’où il est, quelque part, sur son nuage, il apprécie sûrement jour après jour tous ces gens talentueux qui continuent de perpétuer ses œuvres musicales ici et là sur notre belle planète.

Parmi ces prestations, en cette fin de septembre, il y avait un concert, le premier de la nouvelle saison des Diffusions Amal’Gamme, à la salle de l’église Saint-François-Xavier de Prévost. L’artiste invitée était Cristina Altamura, une jeune pianiste italo-américaine. Ce nom ne vous dit probablement pas grand-chose. Toutefois, comme je l’ai déjà souligné à plusieurs reprises, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas un ou une artiste fortement médiatisé que le talent n’est pas au rendez-vous. Au contraire. Vous comme moi, nous pourrions nommer plusieurs de ces artistes plus connus dont le talent n’arrive pas à la cheville de ces artistes d’ici et d’ailleurs et qui nous offrent leur art avec passion loin des feux de la rampe, comme on dit. Les Diffusions Amal’Gamme se sont donné comme mission de nous présenter ces artistes de grand talent pour notre plus grand bonheur. Ce diffuseur très important des Laurentides met la barre toujours plus haute d’année en année. Ses propositions pour la nouvelle année en témoignent, sans parler de l’emballage visuel très professionnel.

C’est donc, sous la lumière exclusive des chandelles, sans doute inspirée des concerts que nous offre Michel Corbeil, que madame Altamura, cette artiste au curriculum musical très impressionnant pour son jeune âge, est venue nous offrir son hommage à Chopin. Si nous avons eu la chance d’avoir cette artiste parmi nous, dans les Laurentides, c’est grâce au flair et à la collaboration du maestro Michel Brousseau qui fait partie du conseil d’administration de notre diffuseur laurentien et qui découvre ici et là ces perles lors de ses voyages sur notre planète.

Que ce soit à travers ses études, ses mazurkas, ses impromptus ou ses fantaisies, en autres, Cristina Altamura a su mettre en lumière toutes les nuances du génie musical de Chopin. La douceur ou la fougue de ce maître du dix-neuvième siècle fut magnifiquement interprétée par cette jeune pianiste. Que ce soit dans ses œuvres moins connues ou dans celles qui sont plus familières à notre oreille de mélomane, dont certaines exigent un grand talent d’interprétation, Cristina a su nous les faire apprécier à leur juste valeur.

Car, il faut reconnaître que le public présent en ce 24 septembre a été conquis par cet hommage à Chopin. Ce n’est pas pour rien que les bravos ont fusés spontanément à plusieurs reprises au cours de la soirée. Ce public avait répondu très nombreux à cette première offre des Diffusions Amal’Gamme. Frédéric Chopin en était sûrement lui aussi très ravi. Ravi non seulement de la brillante performance de madame Altamura, mais aussi de constater qu’après toutes ces années, de nombreux mélomanes s’intéressent toujours à ses œuvres écrites il y a si longtemps, en fait.

Si, en ce dernier vendredi de septembre du bicentenaire de la naissance de Chopin, le public a répondu présent pour entendre encore et toujours des œuvres d’un autre siècle, et pour aller à la rencontre d’une artiste inconnue, jusqu’à ce jour, il y a lieu d’espérer pour la richesse de notre race humaine à l’heure des Bastarache, Charest et Harper de notre trop souvent triste quotidien.

Le 24 septembre, à Prévost, dans l’ambiance créée par les Diffusions Amal’Gamme, nous étions nous aussi sur notre petit nuage, aux côtés de Chopin, pour apprécier le talent de Cristina Altamura et pour nous nourrir des œuvres d’un des grands maîtres de la musique.

Pierre Lauzon       
Les éditions Pommamour